"Sobriété énergétique" : au tour du secteur des transports
Dans le cadre de la préparation du Plan "sobriété énergétique", la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué en charge des Transports, Clément Beaune, ont réuni ce 6 septembre au ministère de la Transition écologique les principaux acteurs, gestionnaires et opérateurs du secteur des transports.
"La première problématique, c'est la lutte contre le dérèglement climatique", a rappelé Agnès Pannier-Runacher, le gouvernement ayant fixé un objectif d'économie d'énergie de 10% en deux ans. "Ce n'est pas forcément 10% sur chacun des chapitres, c'est 10% collectivement", a-t-elle précisé en ouvrant la réunion. "Ce qu'on attend de vous, c'est que chacun dans votre périmètre, vous alliez chercher ce qui est le plus efficace et qu'on puisse vous accompagner", a ajouté la ministre, rappelant que les transports étaient "aujourd'hui le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre". Il représente surtout de l'ordre de 30% des consommations finales d'énergie en France, a souligné le gouvernement dans un communiqué. Agnès Pannier-Runacher a demandé "un effort collectif, raisonnable et proportionné" pour atteindre cet objectif, compliqué par "l'exercice pratique de la crise ukrainienne". La "sobriété choisie" devrait pouvoir éviter des mesures de rationnement, selon elle.
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a cité des dispositions générales pour "tout ce qui entoure leur activité", comme une meilleure régulation du chauffage et de la climatisation dans les bâtiments, la rénovation énergétique, l'encouragement du vélo, du covoiturage ou de l'autopartage. Des mesures telles que la diminution de l'éclairage dans les gares et stations ainsi que la diminution des publicités lumineuses ont également été présentées. Le ministre a aussi évoqué des pistes plus spécifiques, par exemple l'"écoconduite" dans les transports publics qui permet de mieux maîtriser la consommation d'énergie. Ont également été annoncées des mesures en matière d'efficacité énergétique des installations et des flottes, avec par exemple le renouvellement en cours du matériel roulant (métros, trains et bus, afin d'acquérir des véhicules significativement plus économes) ou la récupération de l’énergie grâce au freinage des métros, la montée en puissance des énergies de traction alternatives aux énergies fossiles telles que l’hydrogène ou les batteries, ainsi que la réduction des consommations des véhicules en stationnement lors de leur préparation avant circulation.
"Les transports sont une partie de la transition écologique, les transports verts, les transports publics, le ferroviaire en particulier", a-t-il remarqué devant des journalistes. "La sobriété, ça n'est pas moins de transport et moins de mobilité. La sobriété, ce n'est pas moins de trains et moins de service public ferroviaire", a-t-il insisté. "La réduction d'activité n'est pas un scénario que nous demandons au secteur des transports", a-t-il dit.
Les dirigeants de grands acteurs des transports tels que le Groupe ADP, Air France-KLM, Keolis, la RATP, la SNCF, Transdev, ,'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), la Société du Grand Paris, Vinci Autoroutes, Sanef et Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Voies navigables de France et les grands ports ont participé à la réunion. Un "récapitulatif global" des mesures envisagées est attendu "d'ici la fin du mois", selon Clément Beaune.