Sécurité des sites industriels à risques : six exploitants sous "vigilance renforcée"
Six exploitants de treize sites industriels de traitement des eaux usées, de gestion de déchets ou encore de production de sucre ou d'engrais, ont été placés par l'État en "vigilance renforcée" du fait d’incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes, a annoncé ce 6 juillet le ministère de la Transition écologique en rendant publics les plans de mise en conformité à mettre en œuvre sur ces sites d'ici le 31 décembre 2022.
"La sécurité des sites industriels à risques est globalement satisfaisante sur l'ensemble du territoire, mais plusieurs sites font encore l'objet d'incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes", a souligné le ministère de la Transition écologique ce 6 juillet en annonçant la mise en place au 1er juillet d'un dispositif de "vigilance renforcée" visant 13 sites industriels relevant de six exploitants : le gestionnaire de déchets Pena, le sucrier Tereos, le Siapp (syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), Esso, Lactalis et le fabricant d'engrais Yara.
13 sites concernés
Le Siapp est visé pour sa station d'épuration d'Achères, dans les Yvelines, une des plus grosses d'Europe, où un incendie important est survenu en 2019. Le site nécessite encore plusieurs séries de mesures en faveur de la sécurité incendie et du personnel. Yara est concerné pour son usine de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), dont les eaux industrielles et pluviales mal traitées et chargées en azote et en phosphore s'écoulent dans la Loire. La raffinerie Esso de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) nécessite l'inspection de 22 réservoirs de liquides inflammables, et des systèmes de détection de gaz.
Chez Tereos, l'intégrité des bacs doit être revue à Morains-le-Petit et Connantre (Marne), la chaudière à charbon convertie à Escaudoeuvres (Nord). Pena doit agir à Mérignac et Saint-Jean-d'Illac, en Gironde, contre les rejets atmosphériques, l'envol de poussières et de métaux. Pour Lactalis enfin, c'est un problème de rejets aqueux non conformes par les usines fromagères de Riom-es-Montagnes (Cantal), Lons-le-Saunier (Jura), Raguin-Vercel (Doubs), Laval-Changé (Mayenne), ou encore de refonte de réseaux des eaux usées à Xertigny (Vosges).
Plans de mise en conformité
Après le retour d'expérience de l'incendie de Lubrizol et de Normandie Logistique à Rouen, le gouvernement avait annoncé le 24 septembre dernier vouloir mieux rendre compte de l’action de l’inspection des installations classées en rendant publics les résultats de ses contrôles – la publication systématique des rapports d'inspection interviendra à partir du 1er janvier 2022 - et renforcer la sécurité autour des sites industriels (lire notre article du 24 septembre 2020).
Sur la base des constats réalisés par l’inspection des installations classées au cours des derniers mois, la ministre de la Transition écologique a demandé aux exploitants des 13 sites placés en "vigilance renforcée" d’élaborer et de lui remettre un plan de mise en conformité. Ces plans ont été transmis par les exploitants concernés et comportent "des mesures concrètes, quantifiables et vérifiables qui devront être mises en œuvre d’ici le 31 décembre 2022", indique le ministère de la Transition écologique. Ils définissent, pour chaque site concerné, "une trajectoire de progrès qui fera l’objet d’une vigilance accrue de l’inspection des installations classées afin de vérifier le respect des échéances sur lesquelles les exploitants se sont engagés", ajoute-t-il.
Liste révisée une fois par an
Un bilan de la mise en œuvre de ces plans de mises en conformité sera dressé périodiquement par le ministère. Si les industriels réussissent à "aller plus vite" que les échéances fixées, ils pourront sortir plus rapidement de la liste qui sera révisée une fois par an, en fonction des travaux de l'inspection des installations classées, explique-t-on au ministère.
Les plans de mise en conformité sont consultables par le public sur le site du ministère, "gage de transparence pour les riverains" et de pression supplémentaire sur les exploitants pour améliorer la sécurité industrielle de leurs installations et réduire leur empreinte environnementale, souligne encore le ministère.