Secours populaire : explosion du nombre de nouveaux précaires
Le Secours populaire a enregistré une explosion des demandes d'aide alimentaire pendant le confinement, où près d'un requérant sur deux était un nouveau venu, selon le dernier baromètre de l'association publié ce 30 septembre.
Pendant les deux mois du confinement, 1.270.000 personnes ont sollicité l'aide du Secours populaire dans ses permanences d'accueil - contre 3,3 millions sur toute l'année 2019. Parmi ces demandeurs, 45% étaient jusque-là inconnus de l'association, indique ce baromètre réalisé avec Ipsos. "Un chiffre absolument énorme", s'alarme Henriette Steinberg, secrétaire générale de l'association. "Mais j'ai bien peur que ce soit encore en train d'augmenter", affirme-t-elle à l'AFP.
Le confinement a aussi accentué les inégalités scolaires, avec le "manque de matériel informatique (ordinateurs, imprimantes) et d'accès à internet pour suivre l'école à distance, des logements exigus ne permettant pas de s'isoler pour étudier dans le calme", souligne l'association, rappelant que 500.000 enfants auraient décroché scolairement. Les étudiants, nombreux à occuper de petits boulots pour financer leurs études, représentent une autre catégorie durement touchée par la crise et le chômage qui l'a accompagnée.
"Nous n'avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence pour aider tous ces gens", affirme la responsable associative. "Beaucoup n'avaient jamais demandé d'aide à personne. Et là, non seulement ils n'ont plus de quoi se nourrir, mais ils ne peuvent plus payer leur loyer ni l'électricité."
Selon ce baromètre, "un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêts de travail pour garde d’enfants ont servi d’amortisseurs". L’aide alimentaire massive a en fait "permis aux personnes aidées de reporter l’essentiel de leurs efforts sur le paiement de leurs loyers, afin de repousser le spectre de l’expulsion". Mais les privations alimentaires ont bien augmenté. Tout comme la "crainte de basculer dans la précarité".