Sécheresse : deux nouveaux départements en alerte précoce
La Drôme et l'Ardèche vont passer partiellement en alerte sécheresse, rejoignant 4 autres départements ayant déjà pris des mesures de restriction d'eau extraordinairement précoces, a annoncé ce 6 mars le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, à l'issue d'une réunion avec l'ensemble des préfectures de France.
"On a sonné le tocsin (…) parce qu'on est à quelques semaines de la fin de la période de recharge [des nappes] et on est partout en retard par rapport à l'an dernier", a déclaré Christophe Béchu ce 6 mars, à l'issue d'une réunion en visioconférence avec l'ensemble des préfectures. En février, 80% des nappes souterraines de métropole - contre moins de 50% à la même période en 2022 - étaient à des niveaux inférieurs à la normale, selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dévoilées par le ministre de la Transition écologique.
"Il aurait fallu qu'on ait des précipitations qui atteignent 5% des besoins alors qu'elles ont varié entre 0,1% et 3,5%", a expliqué Christophe Béchu. Même si des épisodes de pluie sont attendus sur une large partie du territoire, le ministre a fait part d'une "inquiétude particulière" pour le bassin méditerranéen et le couloir rhodanien en l'absence de prévisions pluviométriques importantes et "alors même qu'on a une situation dégradée".
Risque d'extension des mesures de vigilance ou d'alerte dès la fin de semaine
"A la fin de cette semaine, nous devrions être à 12 au lieu de 5 départements concernés par des mesures de vigilance ou d'alerte mais la situation peut évidemment continuer à bouger", a prévenu Christophe Béchu. La Drôme et l'Ardèche viennent déjà de rejoindre les Pyrénées-Orientales, presque intégralement concernées par des restrictions, ainsi que, partiellement, l'Ain, les Bouches-du-Rhône et le Var. Cinq autres départements - Yvelines, Corrèze, Vaucluse, Sarthe et Alpes-Maritimes - vont passer prochainement en vigilance, stade préalable aux restrictions d'eaux déjà atteint par la Savoie.
"Nous avons rappelé aux préfets de prendre des arrêtés sans avoir la main qui tremble mais surtout insisté sur le fait d'avoir un suivi de la situation pour éviter d'avoir des délais trop longs entre les franchissements de seuils et les restrictions", a indiqué Christophe Béchu. En clair, de "réagir avec plus de célérité et de réactivité que par le passé". "Dans le doute, on préfère un excès de précaution à un excès d'optimisme". Le ministre a rappelé que les comités ressources en eau, qui rassemblent les usagers (consommateurs, agriculteurs, industriels, communes…), seront tous réunis en mars et rappelé qu'avant d'envisager des restrictions, les usages devaient être examinés par sous-bassins.
Campagne sur les "bons gestes" pour économiser l'eau
Le ministre et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Bérangère Couillard, ont exhorté la population à faire aussi des économies d'eau. "Il y aura une communication à ce sujet à partir de la mi-avril pour rappeler au grand public les bons gestes", a déclaré Christophe Béchu, rappelant que la consommation moyenne d'eau par personne en France s'élevait à 149 litres d'eau par jour.
Un autre point d'étape est prévu le 15 mars, après des pluies prévues par Météo-France. Quant au plan eau du gouvernement, il fait encore l'objet d'arbitrages ministériels, a relevé le ministre. Il devrait contenir 50 mesures relatives à la gouvernance, à la lutte contre les fuites, à des évolutions réglementaires sur les forages d'eau, les compteurs, les eaux usées, etc.