Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : Marc Fesneau promet des indemnisations et défend un "débit agricole minimal"
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, en visite ce 6 mai dans les Pyrénées-Orientales, a promis aux agriculteurs qu'ils seraient indemnisés des pertes subies à cause de la sécheresse exceptionnelle qui frappe ce département frontalier avec l'Espagne, qui n'a pas connu de situation comparable depuis 1959, date des premières mesures de ce type, selon Météo-France.
"Il y a de la détresse chez ces gens qui ne peuvent pas avoir accès à l'eau, qui peuvent tout perdre", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse dans une coopérative fruitière qu'il venait de visiter à Ille-sur-Têt. "On couvrira la perte de récoltes ou la perte de fonds", a-t-il ajouté, faisant notamment allusion aux arboriculteurs susceptibles de perdre non seulement leur récolte mais également leurs arbres. "Il faut qu'on accélère le dispositif" pour que les indemnisations puissent être touchées plus rapidement que d'habitude, a également estimé Marc Fesneau. "On ne peut pas payer les agriculteurs en avril 2024. C'est une situation de crise comme le Covid", a-t-il affirmé.
Au-delà des récoltes à venir, le ministre "a indiqué l'importance de prévoir un 'débit agricole minimal', à savoir le maintien d'un apport en eau qui permette de sauvegarder l'activité agricole sur le territoire et donc d'assurer notre souveraineté alimentaire", a ajouté le ministère dans un communiqué. Dans les Pyrénées-Orientales, "où l'irrigation est nécessaire en arboriculture pour garantir la survie même des arbres", soutient-il, il s'agit ainsi d'"éviter "une perte pour l'exploitant sur plusieurs années".
Concernant la trésorerie des exploitations, les agriculteurs concernés par la sécheresse bénéficieront du "dégrèvement d'office de taxe sur le foncier non bâti" et d'un "report de cotisations sociales", a précisé le ministère. Par ailleurs, la France a demandé à l'Union européenne "une augmentation des taux d'avance des aides de la PAC (politique agricole commune) qui seront versées à compter du 16 octobre".
Des mesures "de crise", dont de nouvelles restrictions d'eau, devaient entrer en vigueur ce mercredi, notamment dans "les territoires de la Têt et de l'Agly", deux fleuves côtiers qui traversent une partie du département.