Savoir-rouler à vélo : la Fédération française de cyclisme monte en régime

Le nombre d'attestations du "savoir-rouler à vélo" délivrées par la Fédération française de cyclisme a augmenté de façon exponentielle depuis le lancement du programme. La FFC se place désormais en deuxième position parmi les structures proposant des formations aux écoliers.

La Fédération française de cyclisme (FFC) est de plus en plus engagée dans le programme "Savoir-rouler à vélo" (SRAV), comme en témoigne le nombre d'attestations qu'elle a délivrées depuis cinq ans, selon une analyse récente.

Lancé en 2019 par un conseil interministériel et porté par le ministère des Sports, avec pour objectif de former les enfants âgés de six à onze ans à une pratique autonome et sécurisée du vélo en milieu urbain ou rural, le programme SRAV repose sur différentes structures, dont la FFC.

Les débuts de la FFC en la matière furent modestes, puisque durant l'année scolaire 2019/2020, seulement 539 attestations avaient été délivrées par son réseau (clubs, comités départementaux et comités régionaux affiliés). Le nombre a ensuite crû régulièrement : 6.827 en 2020/2021, 11.168 en 2021/2022 et 22.607 en 2022/2023, avant d'atteindre 38.900 en 2023/2024. 

Déjà 80.000 attestations délivrées

Au total, la FFC a délivré quelque 80.000 attestations, soit environ 15% des attestations délivrées toutes structures confondues. Parmi ces dernières, on trouve notamment l'Usep (Union sportive de l'enseignement du premier degré) qui totalise 25% des attestations, l'Éducation nationale (10%) et les collectivités territoriales (9%). Ce sont ainsi 21,64% des élèves de CM2 qui se sont vu délivrer une attestation SRAV en 2023, alors que l'objectif à l'horizon 2027 est la formation de toute une classe d'âge, soit environ 800.000 enfants.

S'il y a lieu de se féliciter de cette progression, les données de la FFC montrent cependant une "disparité significative entre les structures en termes de nombre d'attestations délivrées". En effet, ces délivrances se concentrent sur un tout petit nombre d'acteurs : 132 clubs, 22 comités départementaux et 5 comités régionaux en 2024, soit à peine 6% des clubs et comités affiliés. On note encore que cinq structures ont à elles seules délivré 25% des attestions FFC en 2023 (le pôle cyclisme de Saint-Étienne ainsi que les clubs d'Angers, Clamart, Brocéliande et La Roche-sur-Yon).

En termes géographiques, les différences sont également notables. En 2023, quatre régions – Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Île-de-France et Pays de la Loire – ont délivré plus de la moitié des attestations fédérales.

Flotte de vélos et financement

Parmi les facteurs facilitant le SRAV dans les clubs de la FFC, on remarque le recours à des bénévoles (46% des structures) ou à des intervenants extérieurs (19%), mais aussi les ressources matérielles : l'ensemble des structures impliquées disposent d'un accès à une flotte de vélos. Pour 60%, il s'agit de leur propre flotte, pour 20% de vélos prêtés par la collectivité et pour 20% de vélos prêtés par un comité départemental ou régional.

En termes économiques, alors que la FFC recommande de facturer 1.500 euros par cycle de formation afin de pouvoir rémunérer les intervenants et générer des bénéfices, les tarifs facturés à la collectivité varient dans la réalité entre 550 et 1.500 euros selon les besoins locaux et les subventions accordées. Il est à noter que si 85% des structures facturent en deçà du niveau recommandé par la FFC, c'est qu'elles bénéficient de subventions de l'Agence nationale du sport (ANS) ou du programme "Génération vélo" porté par la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette). "Génération vélo", dont les crédits n'ont pas été entièrement consommés cette année, vient d'ailleurs d'être reconduit jusqu'à la rentrée scolaire 2025.

Non aux formations gratuites

Malgré ces aides qui ont bénéficié à plus de la moitié des structures fédérales impliquées, la recherche de financements fait partie des difficultés rencontrées par les clubs, tout comme la méconnaissance du programme SRAV par l'Éducation nationale, les réticences des enseignants à emmener les élèves à vélo sur la voie publique, des procédures administratives jugées "complexes" ou encore des difficultés à recruter un éducateur sportif.

Enfin, la FFC met en garde ses clubs : "Réaliser des cycles SRAV gratuits ou à coûts réduits en espérant augmenter ses tarifs les années suivantes ne fonctionne pas. Les collectivités valident rarement des augmentations de facturation, en particulier si la concurrence semble élevée."