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Saint-Étienne Métropole lance l'Observatoire du design

Pour identifier le poids du design sur le plan territorial et national, Saint-Étienne Métropole vient de créer un Observatoire du design. Une première enquête est menée depuis l'automne 2021 pour identifier les leviers de développement de la filière.

Terre d'élection du design avec la Cité du design, la métropole de Saint-Étienne se dote d'un observatoire afin de mieux connaître le poids de la filière, à la fois sur le territoire et en France, et son impact économique. Cet observatoire territorial du design a été officiellement lancé le 25 janvier 2022 par Saint-Etienne Métropole, accompagné par l'agence d'urbanisme de la région stéphanoise Epures. "À l'heure actuelle, on connaît le nombre de designers déclarés sous le code APE (activité principale exercée, ndlr) correspondant, explique à Localtis Marc Chaussaubéné, vice-président de Saint-Étienne Métropole chargé du design, adjoint au maire de Saint-Étienne en charge de la culture, et président de la Cité du design. Mais nous ne prenons pas en compte l'ensemble des professionnels qui travaillent dans ce domaine au sein des entreprises. Certaines prestations ne sont pas codifiées selon la nomenclature APE". L'observatoire doit permettre de dresser un état des lieux plus exhaustif des acteurs, de leurs domaines d'activités, de leur poids économique, de leur répartition géographique et des niveaux de maturité des différentes composantes. L'idée est aussi d'analyser l'offre et la demande en présence. Une première enquête a été lancée à l'automne 2021.

"Les besoins en design sont exponentiels"

Cette enquête s'adresse aux structures du territoire dont le design est le cœur de métier et les interroge sur leurs parcours professionnels, leur localisation, leur formation, leur structuration et leur secteur d'activité. Elle a pour but d'identifier les leviers de développement à activer pour renforcer la filière. Les résultats sont attendus pour le premier semestre 2022.

Deux autres enquêtes viendront compléter ces données. L'une sera consacrée à la demande en design, l'autre aux formations présentes sur le territoire, pour les recenser et anticiper les compétences des futurs professionnels.

Pour Marc Chaussaubéné, les besoins sont importants. En témoigne l'activité de la filiale privée de la Cité du design. Cette structure commerciale, de statut juridique privé, est chargée des services aux entreprises et aux collectivités, fonctionnant comme un intermédiaire entre les designers et les appels d'offre lancés par ces acteurs. "En un an et demi, la filiale de la cité a réalisé un chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros, détaille Marc Chaussaubéné, signe que les besoins en design sont exponentiels".

Le projet Cité du design 2025

Parmi les demandes identifiées de la part des collectivités territoriales : la réorganisation de services, le design des accueils dans les lycées, des interventions en espace public ou sur des bâtiments.

Seule ville française appartenant au réseau Unesco des "villes créatives du design", Saint-Étienne a un long passé dans ce domaine, dans la lignée de son histoire industrielle. L'école supérieure d'art et design de Saint-Étienne (Esadse) a été créée en 1803 et la Biennale internationale du design en 1999. La prochaine édition se tiendra du 4 avril au 31 juillet avec pour thème les "Bifurcations" (référence aux profondes mutations découlant de la pandémie) et l'Afrique comme invitée d'honneur. La Cité du design existe quant à elle depuis 2006. Elle rassemble sur un même site l'Esadse et un centre de recherche et d'innovation et accompagne les entreprises et collectivités dans l'intégration du design dans leur organisation ou leurs produits, depuis la première démarche design jusqu'à la mise à disposition de ressources matérielles (matériauthèque) ou méthodologiques. Le projet Cité du design 2025 mobilise quant à lui 60 millions d'euros, dont 30 millions issus de la métropole. Il consiste à transformer le quartier créatif stéphanois en un lieu hors pair, avec des expositions, des hôtels, des restaurants, un haut-lieu de l'entrepreneuriat...