Archives

Fonction publique territoriale - Revalorisation des infirmières : les syndicats dénoncent un "chantage"

Les organisations syndicales membres du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) ne participeront pas à la séance du 15 février convoquée en urgence par le ministère de l'Intérieur, ont-elles annoncé dans un communiqué. A l'ordre du jour de la réunion : la revalorisation des infirmiers, infirmières et personnels paramédicaux, qui vise non seulement la fonction publique hospitalière, mais aussi un certain nombre de professionnels dans la territoriale.
Cette réforme voulue par le président de la République se concrétise, puisque le CSFPT est consulté sur un projet de texte. Il s'agit précisément d'un amendement au projet de loi de modernisation du dialogue social (en téléchargement ci-contre). Ce texte place les infirmières, qui évoluent actuellement en catégorie B, face à un choix : soit elles décident d'intégrer la catégorie A, avec le bénéfice d'une "revalorisation salariale importante", mais au prix d'un abandon de la retraite à 55 ans, ce qui se solde par un alignement sur le droit commun (départ à 60 ans) ; soit elles préfèrent conserver le droit à la retraite à 55 ans, mais avec "une revalorisation salariale plus faible". Dans ce cas, elles demeurent en catégorie B.
Les six organisations siégeant au CSFPT dénoncent un "chantage" et regrettent que "le niveau de rémunération indiciaire" envisagé soit "inconnu" pour la fonction publique territoriale, "aucune réunion de travail n’ayant été organisée par la DGCL". De son côté, la CGC, qui ne siège plus au CSFPT, s'insurge contre la position du gouvernement, qui ne prend pas en considération la pénibilité au travail des infirmières, celles-ci se retrouvant pourtant "épuisées" en fin de carrière.
Pour les infirmières relevant de la fonction publique hospitalière, les organisations syndicales ont sorti leur calculette. En rejoignant la catégorie A, une infirmière gagnerait 114 euros bruts de plus par mois en début de carrière, soit un salaire mensuel net de 1.342 euros. Mais le gain serait nettement moindre en milieu de carrière, de l'ordre de 35 euros bruts par mois en classe normale. Les premières augmentations auront lieu fin 2010 pour toutes les infirmières mais ne seront que partielles. Les intéressées devront, en fait, attendre 2015 pour obtenir l'intégralité de leurs augmentations. Il en sera de même pour les infirmières qui feront le choix de rester en catégorie B, mais avec une augmentation à terme de 18 euros bruts par mois.
Les organisations syndicales dénoncent la baisse du pouvoir d'achat de la profession infirmière. Selon elles, en 2009, une infirmière débutait sa carrière avec un salaire supérieur au Smic de 11%, contre une différence de 24% en 1986.
Selon Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière, "il y a un vrai problème d'attractivité de la profession infirmière". La responsable syndicale observe que "de plus en plus de jeunes issus de l'école claquent la porte au bout de six mois ou un an, pour suivre une autre formation".
Selon l'Association des infirmières de la fonction publique territoriale, le nombre des infirmières exerçant leur activité dans la territoriale n'est pas connu, du fait de "l'éclatement" de leurs effectifs entre différentes affectations. On les trouve en effet aussi bien dans les centres de soins que les maisons de retraite ou les services de santé du personnel des collectivités, les centres communaux d'action sociale ou encore dans les services départementaux chargés de la protection maternelle infantile (PMI), etc.

 

Thomas Beurey / Projets publics
 

 

Téléchargements

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis