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Retour des caméras thermiques en Auvergne-Rhône-Alpes 

La région Auvergne-Rhônes-Alpes a équipé depuis le 1er septembre 2020 trois lycées en caméras thermiques. "Si l’expérimentation s’avère concluante, l’installation de ces caméras pourrait être étendue à l’ensemble des établissements volontaires de la région, aux frais de la collectivité", a indiqué la région dans son communiqué de la rentrée. 

À Lisses, une expérimentation similaire avait été retoquée par le Conseil d’État fin juin. Saisi par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le Conseil d'État avait estimé que ces caméras portent manifestement atteinte au droit au respect de la vie privée des élèves et du personnel, "contrairement à la caméra fixe installée dans le bâtiment municipal, dont l'usage n'est pas obligatoire". La LDH dénonçait un "traitement de données personnelles" opéré "sans consentement éclairé".

Mi-juin, la Cnil avait alerté sur le recours rapide et incontrôlé aux caméras par des collectivités (lire notre article du 18 juin) et alertait déjà sur les dérives potentielles. Elle avait appelé les pouvoirs publics à mieux encadrer ces dispositifs, l'expression du consentement des personnes filmées s'avérant particulièrement problématique.
"L’expérimentation menée en Auvergne Rhône-Alpes est différente", assure la région. Les élèves ne sont pas obligés de passer devant les caméras thermiques pour entrer dans l’établissement. Leur utilisation se fait, pour l’heure, entièrement sur la base du volontariat. "La question de la demande d’autorisation aux parents ne se pose donc pas", en déduit la collectivité. Par ailleurs les données ne sont pas enregistrées. L’élève se place devant la borne, qui lui indique sa température et lui conseille, en cas de température anormalement élevée, de se rendre à l’infirmerie. Ces informations ne sont pas transmises à l’établissement ou à un agent municipal et n’obligent pas, pour l’heure, l’élève à quitter l’établissement. "L'objectif est de prévenir les clusters car la fièvre est le premier symptôme du Covid-19", résume Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui se donne trois semaines pour tester les équipements. Un délai durant lequel la LDH, la Quadrature du Net, entre autres, ne tarderont sans doute pas à réagir.