Dépendance - Report de la réforme : plusieurs présidents de département réagissent
Le report de la réforme de la dépendance, annoncé le 24 août par François Fillon au détour de la présentation du programme anti-déficit (lire ci-contre notre article du 25 août), a naturellement suscité des réactions parmi les présidents socialistes de conseil général réunis en séminaire en marge de l'université d'été du PS à La Rochelle.
Cette décision est "surtout dramatique pour les familles", a ainsi déclaré Marie-Françoise Pérol-Dumont (Haute-Vienne), vice-présidente de l'Assemblée des départements de France (ADF) et porte-parole des présidents de gauche. L'élue juge ce report également "dramatique" pour le secteur de l'aide à la personne "qui représente 15.000 à 17.000 emplois et qui est sur le point d'être exsangue" alors que la réforme "devait lui apporter une bouffée d'oxygène". "Nous allons déjà nous battre pour que des décisions soient prises dans le cadre du débat parlementaire sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PFLSS) 2012 pour que des associations ne mettent pas la clef sous la porte", a-t-elle assuré.
Pierre Maille (Finistère) a de même souligné que la plus grande association d'aide aux personnes âgées de son département, qui emploie 3.000 salariés, était en réglement judiciaire.
Pour Yves Daudigny (Aisne), les personnes âgées et leurs familles n'ont "aucune amélioration à attendre d'ici la présidentielle". Jérôme Guedj (Essonne) évoque la réforme comme un "véritable monstre du Loch Ness puisqu'on en parle beaucoup mais qu'on ne le verra jamais". "La consultation sur la dépendance a permis au moins d'établir un diagnostic, sur lequel aurait pu avoir lieu un grand débat national", a-t-il ajouté. Patrick Kanner (Nord) a pour sa part témoigné de sa "colère" face à un "renoncement" qui "annonce une déstructuration de tout un pan de la solidarité nationale".