Rénovation énergétique des bâtiments publics : un enjeu majeur pour les collectivités

Aujourd’hui la réhabilitation thermique des bâtiments publics est un enjeu majeur pour les collectivités. C'est pourquoi, à la Banque des Territoires, nous nous mobilisons pour accélérer les projets de rénovation des bâtiments les plus énergivores et améliorer la performance énergétique de ces derniers. Nous nous engageons donc, à vos côtés, dans des projets incluant une dimension "rénovation énergétique" forte, comme à Néris-les-Bains et à Saintes, où nous avons respectivement accompagné la rénovation de la piscine  municipale et la transformation d'un bâtiment ancien en siège de la communauté d'agglomération de Saintes.

En France, le secteur du bâtiment représente 43 % de la consommation énergétique annuelle. Il est également le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. C’est pourquoi, pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé à 2050 et lutter contre le changement climatique, la rénovation énergétique des bâtiments, tous usages confondus, est une priorité nationale.

Construits pour la majorité d’entre eux avant 1975, les bâtiments publics sont au cœur du sujet de la rénovation énergétique. En effet, bien souvent énergivores, ils représentent en moyenne 76 % de la consommation d’énergie d’une collectivité et un poste de dépense important pour cette dernière. Leur rénovation est donc un enjeu majeur pour les collectivités en termes financiers, mais aussi pour répondre aux attentes citoyennes et réglementaires en matière de transformation écologique.

Les enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments publics en un clin d’œil

Construite en 1952, la piscine municipale de Néris-les-Bains, commune rurale située dans l’Allier et deuxième station thermale d’Auvergne, a été fermée administrativement en 2017 compte tenu de sa vétusté. La commune a amorcé, en février 2022, les travaux de rénovation de l’infrastructure qui vont lui permettre de :

  • améliorer la qualité de vie des 2 500 habitants de Néris-les-Bains
  • valoriser son patrimoine historique et architectural
  • renforcer l’attractivité de son territoire

La réouverture du site est prévue au printemps 2024.

Améliorer le confort des usagers

Comme autrefois, la structure proposera une piscine en plein air dotée de quatre lignes d’eau, ouverte à la baignade sur cinq mois de l’année. Elle sera mise aux normes en matière d’accessibilité et également adaptée aux attentes de la population locale et des curistes avec :

  • le développement des activités de bien-être
  • la création d’un splashpad à destination d’un public familial
  • un espace de pique-niques
  • un miroir d'eau équipé de brumisateurs

 

Les travaux de rénovation énergétique permettront de réaliser d’importantes économies d’énergie et d’eau, notamment grâce à :

  • la rénovation de l’enveloppe thermique du bâtiment
  • la mise en place d’éclairages LED
  • le chauffage par énergie solaire
  • l’utilisation de la chaleur fatale des thermes pour chauffer l'eau des bassins
  • la création d'un bassin de phytoremédiation avec réutilisation de l'eau déchlorée à des fins d'arrosage d'espaces verts et d'alimentation des toilettes

Faire revivre un patrimoine historique et architectural

La commune souhaite mettre l’accent sur la valorisation de son patrimoine historique et naturel :

  • bassins gallo-romains
  • bâtiments des années 1950
  • parc riche d’essences rares d’arbres

Dans le cadre de ce projet de rénovation, la restauration des bassins gallo-romains, monuments classés, est à l’ordre du jour. La commune prévoit également la création d’un bassin de plongée archéologique unique en France de 55 m² pour valoriser son histoire de plus de 2000 ans. L’ensemble sera entouré par 6 alcôves avec des jets d’eau sur le modèle gallo-romain.

Structure à l’architecture remarquable de style Belle Epoque, la piscine a un caractère exceptionnel marqué par ses menuiseries en béton qui lui valent le soutien de la Fondation du Patrimoine pour leur restauration.

Renforcer l’attraction de la commune

Avec une piscine extérieure, Néris-les-Bains souhaite se positionner en complémentarité des centres aqualudiques de Montluçon et de Commentry. Cet équipement lui permettra de répondre au besoin de sa population, mais également de celle située à Montluçon Sud avec l'objectif d'atteindre une fréquentation de 42 000 personnes.

  • Sur un investissement total de 3,6 M€, la Banque des Territoires a accompagné ce projet via un prêt d’un montant de 1 M€.

Zoom sur le parc des piscines publiques

 

Bâtiment public rassemblant des usagers de tous les âges, la piscine est un équipement structurant pour son territoire. En effet, à la fois lieu de bien-être, de détente et d’apprentissage, elle est depuis toujours plébiscitée par la population. Cet intérêt populaire place la France en tête de ses voisins européens avec 4 135 piscines publiques. (1)

Aujourd’hui, le parc des piscines publiques est vieillissant. En effet, il compte 60 % de piscines de plus de 30 ans (2). Energivores, les piscines représentent des coûts de fonctionnement importants et des enjeux financiers majeurs pour les collectivités et cela, d’autant plus, avec l’augmentation du coût de l’énergie. 

En effet, alors qu’un bâtiment public consomme en moyenne 250 kWh/m2 par an, la consommation des piscines est comprise entre 1500 et 2500 kWh/m2 par an, soit jusqu’à dix fois plus. Les principales dépenses énergétiques d’une piscine sont liées :

  • au chauffage de l’air ambiant (environ 60% des dépenses)
  • au chauffage de l’eau des bassins (30%)
  • à la production d’eau chaude sanitaire (10%) (3)

Cette consommation d’énergie associée à la consommation d’eau représente environ 22 % des charges de fonctionnement d’une piscine. Ce sont autant de sources potentielles d’économies. En effet, un système de gestion de l’eau et de l’air performant peut permettre jusqu’à 50% d’économies sur la facture énergétique. L’enjeu de rentabilité des piscines peut donc être fortement associé à la réduction de la consommation énergétique. Engager un projet de rénovation énergétique représente un investissement important, mais permet  de créer une infrastructure économe, durable et plus confortable pour les usagers, tout en renforçant l’attractivité du territoire.

(1) Cour des comptes, Rapport public annuel 2018 : Les piscines et centres aquatiques publics : un modèle obsolète, février 2018

(2) FNCCR

(3) Fédération française de natation

 

Transformation d’un bâtiment désaffecté en siège de la Communauté d’agglomération de Saintes

Depuis juin 2022, la Communauté d’Agglomération de Saintes a emménagé dans son nouveau siège qui se compose de 2500 m2 de bureaux, 1500 m2 de stockage et 90 places de parkings. Implanté sur une ancienne friche tertiaire, il intègre un bâtiment désaffecté depuis 2016, suite au départ du Crédit Agricole. Avec ce projet de rénovation, la communauté d’agglomération de Saintes a souhaité :

  • améliorer les conditions de travail des agents :  avec un bâtiment aux dimensions adaptées au nombre d’agents et permettant de rassembler sur un même site les différents services
  • redynamiser la rive droite de la ville de Saintes et renforcer l'attractivité du centre-ville

 

Des travaux ont donc été réalisés pour adapter le bâtiment :

  • aménagement du parvis côté entrée principale : mise en scène de la nouvelle entrée à travers un traitement paysager et création d’une accroche visuelle pour guider le public naturellement vers l’entrée du bâtiment.
  • construction d’une extension pour créer la nouvelle entrée du siège : elle donne accès aux circulations verticales restructurées qui distribuent les deux plateaux de bureaux. Ce sas souligne ainsi le point d’entrée du public et améliore le confort thermique.
  • la restructuration complète du bâtiment existant : seule la structure béton a été conservée (façades maçonnées, planchers, poteaux, poutres en toiture terrasse, gaine et édicule ascenseur, local technique sur toiture). Il a ainsi été possible de réorganiser les espaces conformément aux besoins de communauté d’agglomération, assurant des locaux fonctionnels et agréables et développant des espaces techniques, de stockage, de travail, d’échanges, etc.

Des aménagements architecturaux pour améliorer la performance énergétique

La composition des façades a été pensée en intégrant les objectifs thermiques de cette structure :  

  • volume de la nouvelle entrée construit en ossature bois
  • façade sur jardin reconstruite en ossature bois sur-isolée recouverte de feuille de zinc quartz
  • façades sur rue et impasse entièrement recomposées avec la mise en œuvre d’une isolation thermique par l’extérieur
  • verrières créées en toiture terrasses pour assurer de l’éclairage naturel dans la partie la plus épaisse du bâtiment
  • menuiseries existantes remplacées par des menuiseries en aluminium performantes et avec rupture de pont thermique avec brises soleil orientables pour certaines

 

En termes d’amélioration de la performance énergétique du bâtiment, le projet assure :

  • une réduction de la consommation globale d’énergie finale de 144 kWhep/m²/an
  • une consommation globale d’énergie primaire maximum après travaux de 63 kWhep/m²/an

La réduction des consommations d’énergie primaire a été privilégiée par la mise en œuvre d’équipements techniques performants en termes de rendement, mais aussi des systèmes de régulation notamment pour la ventilation et l’éclairage.

 

  • D’un montant total de 5,8 M€, ce projet a été accompagné par la Banque des Territoires par une prêt de 2 M€ dans le cadre du programme Action Cœur de Ville.