Education - Renouvellement des manuels scolaires : l'Etat ne mettra pas la main à la poche
Un gouvernement qui ne souhaite pas assumer les conséquences de ses actes. C'est en substance ce qu'ont dénoncé l'Association des régions de France (ARF) et les fédérations de parents d'élèves FCPE et PEEP dans un communiqué cosigné ce jeudi. Le coût engendré par le renouvellement des manuels scolaires des lycées à la rentrée 2010 va grever le budget des conseils régionaux ou fragiliser le pouvoir d'achat des familles. Le cri partait de l'ARF dans un communiqué daté du 15 juin (lire notre article ci-contre), dans lequel François Bonneau, président de sa commission Education, dénonçait l'irresponsabilité du gouvernement et en appelait alors à une prise de conscience de l'Etat. Requête rejetée ce 16 juin par le ministère de l'Education nationale qui "a refusé d'abonder lui-même le financement pour l'achat de ces ouvrages", informe le communiqué. Tandis que la vice-présidente de la région Ile-de-France chargée des lycées, Henriette Zoughebi, demande "un moratoire sur l'entrée en vigueur des nouveaux programmes", ou à défaut "une subvention exceptionnelle pour faire face aux surcoûts", l'ARF, la FCPE et la PEEP appellent au bon sens et à "une circulaire qui demanderait aux recteurs et chefs d'établissement d'étaler sur plusieurs années la commande des manuels scolaires". En écho à ces revendications, Luc Chatel vient de rappeler dans un communiqué ce vendredi que "les régions ne sont aucunement tenues par la loi de financer les manuels scolaires" en se disant néanmoins "sensible à la charge financière que constitue l'achat des manuels scolaires pour les familles, au lycée". Et le ministre de rappeler que l'Etat apporte déjà son soutien par le biais des allocations rentrée scolaire et bourse du second degré.
Justifiant le renouvellement des manuels scolaires par le fait que les programmes de seconde n'avaient pas été rénovés depuis près de 10 ans, le ministre a donné l'impression de camper sur ses positions initiales, à savoir que l'Etat ne financerait pas l'achat. Le dialogue entre le ministère de l'Education et l'ARF semble mal amorcé.
Sandrine Toussaint