Remise des Grands Prix 2024 "Préservation des captages d’eau potable" : quatre collectivités distinguées

Pour sa deuxième édition, le concours national des Grands Prix "Préservation des captages d’eau potable" organisé par le centre de ressources Captages de l’Office français de la biodiversité (OFB) a récompensé quatre collectivités territoriales lors d'une cérémonie qui s'est déroulée ce 25 novembre au ministère de la Transition écologique. Alors que les ressources utilisées pour la consommation humaine sont parfois dégradées par des pollutions dues aux nitrates et pesticides, certaines collectivités mettent en place des actions préventives pour protéger leurs captages d'eau potable, en soutenant par exemple des agriculteurs qui s'engagent sur des techniques agroécologiques, en maîtrisant le foncier autour des captages ou encore en mobilisant différents acteurs autour de solutions adaptées.

Pour mettre à l’honneur les élus et les animateurs de ces territoires, le centre de ressources Captages de l’OFB a organisé ce concours national qui vise ainsi à mieux faire connaître leurs actions et à encourager leur déploiement.

Les membres du jury* ont désigné quatre lauréats lors de cette édition 2024 :

•      Le Syndicat Eau des Portes de Bretagne (61 communes, pour l'essentiel en Ille-et-Vilaine) pour ses actions en faveur de la transition agroécologique, engagées en 2019 à l'échelle de l’aire d'alimentation de deux captages s'étendant sur 85 ha et intégrant 7 exploitations agricoles. "En quelques années, les concentrations en nitrates ont été réduites grâce à l’engagement de l’ensemble des agriculteurs, salue l'OFB dans une communiqué. Pour cela, la collectivité a réalisé un accompagnement agronomique impliquant des temps de travail individuels et collectifs avec les agriculteurs. La mise en place de nouvelles pratiques a été notamment soutenue par la création d’un paiement pour services environnementaux."

•      La Régie d'équipement de gestion d'assainissement et de travaux des eaux (REGATE) pour son animation initiée en 2013 auprès des agriculteurs des aires d’alimentation des captages (AAC) de Brienon-sur-Armançon et Champlost (Yonne). Celle-ci repose sur des rencontres régulières et des outils de pilotage permettant de suivre les pratiques des agriculteurs et d’en évaluer les résultats sur la qualité de l’eau. Une instance se réunit chaque année pour discuter des pistes d’amélioration des actions déjà mises en place. "Ce dialogue constant avec la profession a permis d’atteindre les objectifs fixés autour de la réduction des concentrations en nitrates dans les eaux captées", souligne l'OFB. 

•      Le Syndicat mixte d’eau potable de la région de Jurançon (SMEPJ), dans les Pyrénées-Atlantiques, pour sa gestion foncière ayant abouti à l’acquisition de près de 80 hectares de terres agricoles converties en prairies de fauche ou en culture bas niveau d’intrant et confiées à des éleveurs locaux. Ce travail a été mené parallèlement à l’interdiction de l’usage de pesticides au sein des périmètres de protection rapprochée et d’une animation pour accompagner 25 agriculteurs vers l’évolution de leurs systèmes d’exploitation. "Après 30 ans d’action, la nappe alluviale du Gave de Pau se maintient en bonne qualité", a constaté l'OFB.

•      La commune de Beuvezin (Meurthe-et-Moselle) pour son action partenariale qui a abouti à l’acquisition de 14 hectares dans le cadre d’échanges à l’amiable avec les agriculteurs installés au sein des périmètres de protection rapprochée des sources des Puits et de Malinvezey. La commune sécurise ainsi l’implantation de prairies autour de ses captages, unique ressource en eau de sa centaine d’habitants. Elle a également lancé un projet agroforestier, qui s'inscrit aussi dans la transition agroécologique du territoire. "Les effets sur la qualité de l’eau sont déjà visibles", assure l'OFB.

*Pour la sélection des lauréats le centre de ressources Captages s'est appuyé sur l'expertise d'un jury composé de membres de l'OFB, des ministères de la Transition écologique, de l'Agriculture et de la Santé, des agences de l’eau, de l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (AgroParisTech).