Relance en décembre du "train des primeurs" reliant Perpignan à l'Île-de-France
Après plusieurs mois de négociations, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé ce 31 octobre une relance en décembre du "train des primeurs", une liaison de transport combiné entre Perpignan et l'Île-de-France qui avait été suspendue en juillet faute de clients. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a salué cette annonce.
Exploité par l'entreprise Novatrans et non plus directement par la SNCF, le "train des primeurs" sera de nouveau en service en décembre pour relier la plateforme Saint-Charles International de Perpignan, premier centre de commercialisation, de transports et logistique de fruits et légumes en Europe, à l'Île-de-France, a annoncé ce 31 octobre le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Mais au lieu de desservir le marché de Rungis, présenté comme le plus grand marché de produits frais au monde, les premiers trains partiront en fin de journée du marché de Perpignan pour arriver tôt le matin sur la plateforme multimodale de Valenton (Val-de-Marne), située à quelques kilomètres, ont précisé ses services dans un communiqué. Cette solution "répond à la demande des chargeurs qui souhaitent aujourd'hui acheminer une part importante de leurs marchandises directement dans les grandes surfaces" plutôt qu'à Rungis, d'autant que la gare doit y être modernisée, selon le communiqué. "Dans les mois à venir, un train de transport combiné doit pouvoir directement desservir le marché de Rungis depuis Perpignan", ajoute ainsi le secrétariat d'État aux Transports.
Transport combiné
La solution retenue combine le chargement de caisses de camions ou de camions entiers sur les wagons du train et l'utilisation des anciens wagons frigorifiques du "train des primeurs". Sur un total de 80 wagons, 40 ont en effet été rénovés. Ainsi, "des types de marchandises très variés pourront être chargés au-delà des fruits et légumes", relève le secrétariat d'État, notant que "ce nouveau service ouvre la possibilité d'un retour du train chargé depuis l'Île-de-France vers Perpignan".
La circulation du train de fret transportant quotidiennement des primeurs de Perpignan au marché de Rungis avait été suspendue en juillet, faute de clients. Le gouvernement s'était engagé à une reprise du trafic au 1er novembre, mais les intempéries dans le Languedoc ont endommagé la voie ferrée, ce qui a retardé l'échéance, selon Jean-Baptiste Djebbari. L'annonce du 31 octobre "fait suite aux résultats fournis par le groupe de travail national spécifique, créé au printemps dernier par Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, réunissant l'ensemble des acteurs concernés par l'avenir de cette ligne ferroviaire et avec le soutien fort de la région Occitanie", a souligné le secrétariat d'État.
"Modèle vertueux écologiquement"
Les négociations qui ont duré de longs mois (...) démontrent que "localement une demande forte des chargeurs existe si l'offre d'acheminement proposée est à la hauteur, tant en termes financier que de qualité", a réagi Carole Delga. "C'est la démonstration que ce n'est pas uniquement la rentabilité financière qu'il faut rechercher, mais bien un modèle économique et vertueux écologiquement. Je compte sur l'État et la SNCF (...) pour accompagner ce changement", a ajouté la présidente du conseil régional d'Occitanie dans un communiqué. "Il est en effet urgent qu'ils réinvestissent dans le réseau ferroviaire français aujourd'hui en partie dégradé, pour la bonne circulation des trains de voyageurs comme de fret", a-t-elle souligné, tout en se déclarant "vigilante quant à la mise en oeuvre rapide de la liaison en transports combinés". "Et il est important qu'à terme le nouveau service ferroviaire de marchandises au départ de Perpignan ne s'arrête pas à Valenton mais continue jusqu'à Rungis", a conclu Carole Delga.