Réindustrialisation : les gigafactories au cœur de la transformation économique et écologique

Dans le cadre de la transition énergétique et écologique, la réindustrialisation de la France s'affirme comme une priorité stratégique. Au cœur de cette dynamique, les Hauts-de-France s’imposent comme un territoire moteur, accueillant plusieurs gigafactories spécialisées dans les batteries électriques. Ces projets emblématiques, portés par des entreprises telles que Verkor à Dunkerque et AESC à Douai, répondent à des enjeux de souveraineté industrielle, de création d’emplois et de réduction de l’empreinte carbone. 

Focus sur deux acteurs majeurs de la « Vallée de la Batterie », symbole d’un avenir durable et compétitif pour l’industrie automobile française.

Verkor : une ambition européenne ancrée à Dunkerque

Un projet clé pour la transition énergétique
La gigafactory de Verkor, située à proximité du Grand Port Maritime de Dunkerque, incarne l’ambition française de devenir un leader européen des batteries bas carbone. Avec une capacité de production initiale de 16 GWh par an dès 2025, l’usine alimentera principalement les véhicules haut de gamme de Renault, soit jusqu'à 300 000 véhicules électriques par an. À terme, cette capacité pourrait tripler pour atteindre 50 GWh en 2030, répondant ainsi à la demande croissante liée à la fin programmée des moteurs thermiques d'ici 2035.

Grâce à un mix énergétique bas carbone mêlant nucléaire, éolien et réseaux de chaleur décarbonée, Verkor propose des batteries dont l’empreinte carbone est réduite de 4 à 5 fois par rapport aux productions asiatiques. Ce modèle durable lui a valu la notation « Dark Green » de l’agence Standard & Poor’s, soulignant son excellence environnementale.

Un impact social et économique considérable
En 2025, Verkor prévoit de créer 1 200 emplois directs, auxquels s’ajouteront entre 3 000 et 5 000 emplois indirects. Ce projet renforce la cohésion sociale et économique de Dunkerque, labellisée « Territoire d’Industrie » et reconnue pour ses initiatives de décarbonation.

Un financement structurant pour l’avenir
Le projet Verkor bénéficie d’un soutien financier solide, incluant un investissement de 150 M€ en quasi-fonds propres de la Banque des Territoires. Ce soutien a permis de lancer rapidement les travaux de construction et de sécuriser un financement global de 1,3 milliard d’euros auprès de partenaires publics et privés.

AESC : un acteur mondial au service de l’industrie française

Une technologie de pointe pour Douai
AESC, leader mondial des batteries haute performance, investit à Douai pour construire une gigafactory dédiée à l’alimentation des futurs véhicules électriques de Renault, notamment les R5 et 4 Ever. Avec une capacité initiale de 9 GWh prévue pour 2025, l’usine pourra équiper environ 200 000 véhicules par an. Cette capacité augmentera progressivement pour atteindre jusqu’à 30 GWh par an d’ici 2030.

La technologie avancée d’AESC garantit des batteries fiables et performantes, contribuant ainsi à accélérer la transition énergétique mondiale. Avec des usines déjà présentes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Chine et au Japon, AESC renforce la compétitivité industrielle française sur le marché international.

Un levier pour l’emploi et l’économie locale
La première phase du projet représente un investissement de 1,1 milliard d’euros et permettra la création de 1 200 emplois directs, soutenant ainsi l’économie locale. Pour Shoichi Matsumoto, PDG d’AESC, cet investissement place la France à l’avant-garde de l’industrie mondiale des véhicules électriques.

Un engagement pour la réindustrialisation verte
La Banque des Territoires, acteur central de ce projet, apporte 73 M€ de quasi-fonds propres pour financer cette usine stratégique. Ce partenariat illustre l’engagement de la Banque dans la réindustrialisation verte, en ligne avec les objectifs de neutralité carbone et de souveraineté industrielle de la France.

 

La réindustrialisation passe par des projets innovants et stratégiques. En s’appuyant sur un écosystème financier robuste et des partenaires engagés tels que la Banque des Territoires, les Hauts-de-France se transforment en un pôle d’excellence pour les batteries électriques. Ces initiatives illustrent une ambition nationale : faire de la transition énergétique un levier de croissance et de compétitivité durable.