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Intégration - Refondation de la politique d'intégration : des principes, des groupes de travail, et quoi d'autre déjà ?

Alors que le travail sur la mémoire des quartiers et de leurs habitants - et donc indirectement sur l'histoire de l'immigration française – est déjà lancé par François Lamy, ministre délégué à la Ville, Matignon a annoncé l'installation, le 11 juillet, de cinq groupes de travail sur "la refondation de la politique d'intégration". Groupes dans lesquels seront "associés" les collectivités locales, les associations, les syndicats, les universitaires, les services de l'Etat et les citoyens.

De la distinction !

Une nouvelle politique qui doit respecter quatre principes. Le premier est d'opérer "une distinction claire entre politique d'immigration, politique d'accueil et politique d'intégration". Le deuxième principe est de porter "un changement de regard sur les personnes immigrées et leurs descendants".
Le troisième est de s'inscrire dans une "approche interministérielle des questions d'intégration", ces politiques d'intégration devant "être intégrées à l'ensemble des volets de l'action publique dans le sens de l'accès de tous au droit commun". Et de citer : la santé, le social, l'emploi, la culture, l'habitat et la défense. Enfin, quatrième principe : l'appui sur les associations de proximité, "dont le réseau a été fortement fragilisé ces dernières années, et qui permettent de renforcer le lien social".

Ségrégations urbaines, accès aux droits, reconnaissance...

Le groupe "Habitat" s'intéresse aux ségrégations urbaines, à la ruralité et à la mobilité géographique. Son pilotage est assuré par Chantal Talland, directrice de l'Ecole de la rénovation urbaine, et à Chaynesse Khirouni, députée de Meurthe-et-Moselle.
Le groupe "Mobilités sociales"se penche sur l'éducation, l'emploi et la formation. Il est piloté par le sociologue Fabrice Dhume, chercheur à l'Institut social et coopératif de recherche appliquée (Iscra), et à Khalid Hamdani, directeur de l'Institut éthique et diversité.
Le groupe "Protection sociale" s'attaque aux questions de prévention, d'accès aux droits et des personnes âgées, sous le pilotage de Bénédicte Madelin, directrice de Profession banlieue, et de Dominique Gential, directrice générale de la Mutuelle Sociale Agricole Ardèche-Drôme-Loire.
Le groupe "Connaissance reconnaissance" travaille sur la culture, l'histoire et la mémoire. Son pilotage est confié à Murielle Maffessoli, directrice de l'Observatoire régional de l'intégration et de la ville en Alsace, et à Chantal Lamarre, directrice de Culture Commune-Scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais.

Une stratégie gouvernementale pour cet automne

Le groupe " Faire société" aborde les questions de citoyenneté, de services publics, de "dialogue avec la société civile". Il est piloté par le sociologue Olivier Noël, chercheur à l'Institut social et coopératif de recherche appliquée (Iscra), et à Ahmed Boubeker, professeur de sociologie à l'Université Paul Verlaine de Metz.
Les groupes remettront leurs conclusions fin septembre à la suite de quoi "le gouvernement arrêtera une stratégie pluriannuelle pour une politique d'intégration renouvelée". En vertu du troisième principe de cette nouvelle politique qui veut que le gouvernement adopte une "approche interministérielle des questions d'intégration", il devrait attendre le rapport du comité d'experts "Mémoire et histoire des quartiers populaires" installé le 26 juin par François Lamy et qui devrait, lui, être remis "à l'automne 2013". A moins qu'il ne connaisse pas son existence, ou qu'il l'ait oublié…