Sécurité - Redéploiement police-gendarmerie : inquiétude des élus et des syndicats
Le ministre de l'Intérieur l'avait évoqué à plusieurs reprises : il y aura bien un nouveau redéploiement des forces de police et de gendarmerie. Une liste a été envoyée par la direction générale de la police nationale aux syndicats, mardi 29 janvier 2013 au matin. Elle se traduirait par des transferts d'une zone à l'autre.
Huit circonscriptions de police couvrant 19 communes pourraient ainsi basculer en zone gendarmerie. Les circonscriptions de Guebwiller (Haut-Rhin), Dinan (Côtes d'Armor), Castelnaudary (Aude), Thouars (Deux-Sèvres), Romorantin (Loir-et-Cher), Persan-Beaumont (Val-d'Oise) ou Saint-Gaudens (Haute-Garonne) sont concernées. Des commissariats risqueraient d'être fermés. A l'inverse, 9 brigades de gendarmerie couvrant 17 communes passeraient en zone police, provoquant des fermetures de gendarmeries. Les villes de Plérin (Côtes d'Armor), Vineuil (Loir-et-Cher), Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) et plusieurs localités dépendant de Cergy et Gonesse (Val-d'Oise) sont concernées.
Une délégation de l'Association des petites villes de France (APVF) conduite par son président Martin Malvy s'est rendue au ministère de l'Intérieur, le 15 janvier, pour évoquer deux chantiers qui suscitent l'inquiétude des élus : la réforme de la carte des sous-préfectures et ce projet de redéploiement, désormais bien avancé. A cette occasion, les élus ont insisté sur "l'évolution de la délinquance et sa progression dans les zones périurbaines", et alerté le ministre de l'Intérieur "sur la nécessité du maintien des effectifs dans ces zones". "Elles ne doivent pas simplement être concentrées dans les grands centres urbains ; une attention soutenue doit être portée aux moyens mis à disposition des petites villes", souligne le communiqué de l'APVF.
Ce plan consisterait pourtant à redéployer des effectifs vers les zones de sécurité prioritaire (ZSP), essentiellement situées en zones urbaines. Mais le mouvement ne sera pas de l'ampleur du redéploiement mené en 2003-2006 qui s'était traduit par le transfert de 121 communes en zone gendarmerie et de 218 en zone police, soit un transfert net de 217.363 habitants de la gendarmerie vers la police nationale.
Les syndicats ont unanimement réagi, mardi, pour dénoncer "un manque de concertation". Ce sujet est "sensible" et "touche à la vie familiale et professionnelle de centaines de policiers", souligne Alliance police nationale, deuxième syndicat de gardiens. Interrogé par l'agence AEF Sécurité globale, le syndicat Unité SG police-FO (majoritaire) se dit pour sa part "opposé à toute fermeture de commissariat". Il souhaite également "savoir quels ont été les critères retenus pour le choix des secteurs concernés, si la liste est exhaustive, ce qui est prévu pour accompagner les effectifs...".