Reconfinement : les Français se déplacent 2 à 3 fois plus qu'au printemps
Les Français se déplacent deux à trois fois plus depuis le 30 octobre que lors du premier confinement, selon les données de plusieurs opérateurs. Les distances parcourues par les utilisateurs de l'application routière Waze avaient diminué de 30% le 3 novembre, dernier jour pour lequel des données disponibles existent. Début avril, les baisses de distances parcourues étaient bien supérieures, plutôt de l'ordre de 80 à 90%. Sur Apple Plan, les demandes d'itinéraires pour les trajets en voiture étaient en baisse mercredi de 38% par rapport à la normale. Elles étaient en baisse de 45% pour les trajets en transports en commun, et de 55% pour les trajets à pied. Lors du premier confinement, les demandes avaient baissé d'environ 80% pour les itinéraires en voiture, et plus de 80% pour les trajets à pied. Dans Paris intra-muros, l'adjoint chargé des transports David Belliard notait une baisse de 29% de la circulation lundi 2 novembre. "On est loin de la baisse de circulation du premier confinement (-70% sur la période)", relevait-il.
La fréquentation des transports publics d'Ile-de-France a baissé d'un peu plus de moitié par rapport au niveau atteint fin octobre, à 30% de la normale pré-Covid en moyenne, avec des pics assez marqués aux heures de pointe (50% le matin), des creux dans la journée et quasiment personne le soir. Les tendances sont les mêmes en province, avec légèrement plus de monde, jusqu'à 40% en moyenne. Pour mémoire, on en était entre 5 et 10% lors du premier confinement. Dans les trains régionaux (TER), la fréquentation est tombée en moyenne à un tiers de la normale, avec des pointes assez marquées le matin et le soir et des trains vides en journée et plus tard en soirée. Elle s'était effondrée à 2,5% au printemps. A partir des données de localisation de ses utilisateurs, Google calcule que la fréquentation des stations de métro, arrêts de bus et gares était en recul de 42% le mardi 3 novembre, par rapport à une référence pré-Covid. Fin mars, cette fréquentation avait plongé de 87%.
L'usage des services de micromobilité a "baissé significativement", entre -25 et -50%, "mais on reste sur un niveau 4 à 5 fois supérieur à celui de mars", souligne Julien Chamussy, directeur général du cabinet de conseil Fluctuo. A Paris, Vélib' a enregistré 25% de trajets en moins, avec 90.000 trajets par jour depuis le début de la semaine, contre 120.000 fin octobre, et 20.000 pendant le premier confinement. Du côté des trottinettes en libre-service, les opérateurs Lime, Dott et Tier ont enregistré une baisse de 40%, avec 10 à 12.000 trajets cette semaine, contre 18 à 20.000 d'habitude. Tous, sauf Dott, avaient rangé leurs engins au printemps. "Les opérateurs privés auraient pu décider de mettre les services en pause, mais ils ne l'ont pas fait", souligne Julien Chamussy. "Ils ont pu voir venir avec le couvre-feu."