Archives

Exclusion - Quelles conditions de logement pour les bénéficiaires de minima sociaux ?

Les trois quarts des bénéficiaires du RMI, de l'allocation de parent isolé (API) ou de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) disposent de leur propre logement. Parmi eux, 36% sont locataires d'un HLM, 30% sont locataires dans le parc privé et 10% sont propriétaires. Les autres bénéficiaires de ces trois minima sociaux n'ont pas accès à un logement autonome. Ils sont soit hébergés par un parent ou ami (20%), soit dans une situation plus marginale encore (4%) : chambre d'hôtel, structure d'hébergement collectif, habitation mobile, squat... ou sans abri. Ces chiffres sont fournis par une étude que vient de publier la Drees (ministère de la Santé), basée sur une enquête réalisée à la mi-2006 auprès de 6.800 allocataires de minima sociaux.
Ces allocataires "connaissent de nombreuses difficultés de logement, qu'il s'agisse de l'accès à un logement personnel, du maintien dans leur logement, des conditions dans lesquelles ils y vivent ou de leurs possibilités de déménager pour améliorer leur situation", résume la Drees, qui constate en outre une dégradation de la situation par rapport à une précédente enquête de 2003.
Ainsi, par exemple, la proportion des personnes ou ménages ayant la possibilité de résider en logement autonome a diminué (76% au lieu de 82% en 2003).
Près de la moitié de ceux qui résident dans un logement autonome expriment des difficultés : manque d'éléments de confort élémentaires (sanitaires, eau chaude...), mauvais état du logement, étroitesse, situation de surpeuplement, etc. En outre, "disposer de son propre logement ne met pas à l'abri de difficultés pour s'y maintenir", note la Drees, qui évoque les nombreux problèmes de paiement du loyer ou des autres dépenses relatives au logement. 26% des allocataires qualifient ces difficultés de maintien dans le logement d'"insurmontables" (contre 12% trois ans plus tôt).
La mobilité résidentielle des bénéficiaires de minima sociaux s'est globalement accrue, notamment au sein du parc locatif privé. Mais cette mobilité est souvent synonyme de "départ forcé" : fin de bail, expulsion, séparation, charges financières trop lourdes, etc.
Certes, dans la majorité des cas, le déménagement permet une amélioration des conditions d'habitat. Mais dans 15% des cas, "en déménageant, la personne a vu ses conditions d'habitat se dégrader". Un cas de figure surtout présent parmi les propriétaires.

 

C.M.

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis