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Que sont les 24 "territoires d'innovation - grande ambition" ?

Le Premier ministre a dévoilé, le 4 janvier, la liste des 24 Tiga (territoires d'innovation - grande ambition) présélectionnés dans le cadre du programme d'investissements d'avenir. Autant d'"écosystèmes territoriaux" associant acteurs publics et privés pour trouver des solutions innovantes à des enjeux tels que l'alimentation, l'énergie, la santé, les transports durables... Tour d'horizon.

Faire de Dijon "un modèle du système alimentaire durable de 2030" ou de Bordeaux la "première métropole à énergie positive", créer un accélérateur pour l’innovation dans les massifs de montagne… ce sont quelques-uns des 24 projets de "territoires d’innovation- grande ambition" (Tiga), dévoilés par le Premier ministre, le 4 janvier. Tous ont été présélectionnés dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt géré par la Caisse des Dépôts, lancé le 24 mars 2016 dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir. Dès cette année, les lauréats bénéficieront d’un accompagnement et d’un appui financier pouvant aller jusqu’à 400.000 euros. Un soutien qui leur permettra de financer des études d’ingénierie et d’affiner leur projet en vue d’un appel à projets qui sera lancé mi-2018. Celui-ci sera "largement ouvert à tous les projets portés par les territoires, qu’ils aient ou non participé à l’appel à manifestation d’intérêt", tient à préciser le tout nouveau secrétariat général pour l'investissement (SGPI) qui vient de succéder au commissariat général à l’investissement. A ce titre, c'est lui qui est chargé de superviser le Grand Plan d’investissement de 57 milliards d’euros (dans lequel le PIA est désormais intégré).

Start-up de territoire

Ce programme qui vise à faire éclore ou promouvoir des "écosystèmes territoriaux" va bénéficier d'une enveloppe de 450 millions d’euros sur dix ans. Cette action "a pour objectif final de sélectionner et accompagner un nombre limité de territoires d’intérêt national, dans les étapes clés d’un projet de transformation ambitieux et fédérateur, destiné à améliorer la qualité de vie des habitants et d’augmenter la durabilité d’un territoire", précise le SGPI.
Quelque 117 candidats avaient répondu à l’AMI de mars, faisant "émerger un panel très riche d’ambitions sur des territoires variés (urbain, périurbain, montagnard ou encore littoral)", autour de problématiques telles que l’autonomie énergétique ou alimentaire, la "résilience" des modèles agricoles, le handicap, la santé, la mobilité....
Chaque projet est porté par un consortium associant des acteurs publics et privés, des collectivités, des universités, des grandes écoles, des entreprises, des pôles de compétitivité, mais aussi des "habitants et usagers du territoire". Et chacun a vocation à servir de "démonstrateur" pour d'autres territoires.
Le programme est aussi l’occasion de promouvoir de nouveaux modes de développement économique et social comme la "start-up de territoire" de Romans et Valence. Une méthode innovante où les entreprises ont pris en main la dynamisation du territoire (voir ci-dessous notre article du 25 juillet 2016).

Sylvothérapie

Nombre de projets parmi les 24 lauréats s’intéressent à l’alimentation et répondent aux enjeux mis en avant lors des récents états généraux de l'alimentation. Trois territoires pilotes de Bretagne et des Pays de la Loire travailleront ainsi à l’amélioration du bien-être des animaux, à la création de valeur et à la reconquête de marchés "en regagnant la confiance des consommateurs", au sein du projet "LIT Ouest Territoires d’élevages". Dijon Métropole ambitionne pour sa part de devenir d’ici dix ans "la vitrine d’une agriculture performante et durable en milieu urbain et péri-urbain, basée sur des modèles économiques viables pour des productions locales créatrices d’emplois". "C’est une grande reconnaissance pour nous. Ce projet est l’un des piliers de notre projet métropolitain, résolument tourné vers l’écologie et l’environnement", s'est félicité François Rebsamen, maire de Dijon, président de Dijon métropole, via un communiqué. Dans le même esprit, Mulhouse Alsace Agglomération a porté un projet baptisé "Champs du possible : villes du futur", visant à "relier les espaces ruraux, urbains et périurbains grâce à la ressource primaire agricole". Toujours dans le Grand Est, le Grand Nancy a été retenu pour son projet "Des hommes et des arbres" construit autour des acteurs du bois, à la fois sous l'aspect industriel mais aussi celui de la santé, avec le développement d'une discipline récente : la sylvothérapie.
La métropole de Nice travaille avec l’université Côte d’Azur à la mise en place d’un "centre international d’innovation des territoires intelligents". "Dès 2008, j’ai en effet voulu que Nice fasse le pari de l’innovation, du numérique et des nouvelles filières industrielles. Ces choix constituent la clé de voûte de notre stratégie territoriale qui produit aujourd’hui des résultats concrets", s'est enorgueilli le président de la métropole, Christian Estrosi, dans un communiqué. Une reconnaissance qui intervient quelques semaines seulement après celle de la Commission européenne qui, en décembre, a décerné à Nice le titre de "ville ambassadrice de l'innovation en Europe".
Rennes Métropole servira de territoire d’expérimentation pour les "mobilités intelligentes" : transition vers le bus électrique, covoiturage sur voies réservées, application mobile… "A quelques mois de la première édition d'inOut, cette pré-sélection renforce le positionnement du territoire sur les nouvelles mobilités", se réjouit la métropole.
D'autres projets s'intéressent au handicap (Lorient), à la congestion des villes (Grenoble), ou encore au littoral (Littoral + en Occitanie, littoral urbain zéro carbone français à La Rochelle)...