Quatre présidents de région refusent d'appliquer aux entreprises le nouveau versement mobilité régional

Les présidents des régions Normandie, Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Pays de la Loire ont décidé ces derniers jours de ne pas appliquer aux entreprises le nouveau versement mobilité régional (VMR) destiné à financer les transports collectifs. Le versement mobilité (VM) était jusqu'alors uniquement payé par les entreprises de la région parisienne et des grandes villes et agglomérations. Mais la loi de finances pour 2025 a étendu à toutes les régions la faculté de lever cette taxe sur les entreprises, à hauteur maximum de 0,15% de la masse salariale. 

Les quatre régions de droite ont refusé cette manne, défendue par Régions de France (lire notre article), au nom de la protection des entreprises. "Ce versement mobilité, nous ne le mettrons pas en place en Hauts-de-France. La région n'est pas là pour taxer les entreprises, l'État le fait déjà trop", a ainsi déclaré sur X Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France. "Jamais je ne mettrai en oeuvre une taxe nouvelle sur nos entreprises. On marche sur la tête : notre économie n'a pas besoin de plus d'impôts, mais de moins d'impôts !", s'est exclamée, sur X également, Christelle Morançais (Pays de la Loire). "La région fera le choix des entreprises contre celui de la fiscalité", a aussi déclaré la région Auvergne Rhône-Alpes dans un communiqué. Son président Fabrice Pannekoucke promet qu'il n'y aura "ni augmentation de la dette, ni accroissement de la pression fiscale". Dans Le Parisien, le président de la région Normandie Hervé Morin, a quant à lui jugé le prélèvement "indécent" car "les entreprises ont déjà des niveaux de taxe très élevés et le contexte économique ne s'y prête pas".

Le Medef a appelé ce 13 février les autres régions à imiter leurs voisines : "Présidents de région : faites le choix des entreprises et de l'emploi !", a-t-il demandé. Pour la première organisation patronale, la décision des quatre régions "traduit leur prise de conscience et leur compréhension réelle des enjeux économiques". Le Medef chiffre à "plus de 500 millions d'euros par an" le montant que pourrait atteindre le VMR, ce qu'il juge "insupportable pour les entreprises de nos régions". Le versement mobilité a coûté, selon lui, "plus de 9,3 milliards d'euros" aux employeurs en 2023, "soit une augmentation de plus de 8% par rapport à 2022".

 

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