Environnement - Qualité des eaux de baignade : une parade contre les méduses
Au Maroc ou en Espagne, les méduses prolifèrent chaque été. Sur le littoral français, elles épargnent pour l'instant la plupart des plages. "Mais on ne peut rien prévoir, tout dépend des courants et des vents", a observé un sergent-chef pompier d'Antibes dans l'édition du 20 juillet de Nice Matin. Début juillet, des plages situées plus à l'est du département des Alpes-Maritimes ont été touchées par ce phénomène de prolifération qui frappe les côtes depuis la deuxième année consécutive. Cauchemar des élus, des plagistes et des secouristes, la méduse pélagie ou Pelagia noctiluca avait été jusqu'à provoquer l'an dernier des fermetures temporaires de plages de la Côte-d'Azur. On en croise également sur des rivages océaniques mais la température et le taux de salinité de la Méditerranée en font son terrain de jeu favori.
Face aux risques de brûlures, les autorités locales mettent l'accent sur la prévention, forment leurs équipes de secours et leurs fournissent des produits de soins adaptés de type solution ammoniaquée. L'an dernier, les agents de nettoiement de certaines collectivités ont dû se charger d'en ramasser des bancs complets échoués sur des plages. En Espagne, en cas de prolifération, on hisse un drapeau spécifiquement conçu pour avertir le public.
Sans aller si loin, une ville comme Cannes cherche des solutions et teste un barrage flottant sur certaines de ses plages. Proposé cet été par la Lyonnaise des Eaux aux collectivités du littoral pour parer l'éventualité d'une nouvelle arrivée de méduses, ce nouveau dispositif de filet se déploie sur une largeur de 50 mètres le long de la plage, avec une longueur de 25 m vers le large. Il est fixé à 3 mètres de profondeur avec des ancres à vis qui n'abîment pas le fond marin et forme une sorte de piscine d'eau de mer. Validé par la Commission Nautique, la Marine nationale et la DDE Maritime et des affaires maritimes, cet outil au service des collectivités se veut donc performant et respectueux de la faune et de la flore aquatiques. Même si certains spécialistes doutent encore de son efficacité, il participe d'une volonté de préservation de la qualité des eaux de baignade et permet aux élus équipés d'être immédiatement informés en cas de risque.
Morgan Boëdec / Victoires Editions
