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PSQ : les élus de grandes villes font part de leur désarroi au ministre de l'Intérieur

La mise en place de la police de sécurité du quotidien dans les quartiers de reconquête républicaine est "extrêmement hétérogène", selon France urbaine qui a présenté au ministre de l'Intérieur, mardi 5 mars, les résultats d'une enquête conduite en février. Christophe Castaner s'est engagé à résorber les inégalités de traitement observées par l'association.

Les maires de Strasbourg et de Saint-Étienne, Roland Ries (PS) et Gaël Perdriau (LR), tous deux co-présidents de la commission sécurité de France urbaine, se sont entretenus avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, mardi 5 mars, au sujet de la mise en œuvre poussive de la police de sécurité du quotidien (PSQ) et des quartiers de reconquête républicaine (QRR). Car derrière la satisfaction du ministre qui, le 8 février à Dreux, avait dressé un premier bilan positif de cette politique lancée par son prédécesseur, Gérard Collomb, les élus de grandes villes restent circonspects. Ils ont cherché à en savoir plus dans le cadre d'une enquête conduite en février. Résultat de ce travail présenté au ministre : à part à Bordeaux ou Lyon, la mise en œuvre de la PSQ et des QRR est très disparate, que ce soit en matière de gouvernance, de concertation avec les élus, de nomination de référents, de moyens alloués... "Il y a une grande diversité de traitement et une hétérogénéité extrêmement forte ; un an et demi après le lancement de la PSQ, on constate un retard très important", confie à Localtis Gaël Perdriau. À Saint-Étienne, les effectifs annoncés pour le 1er janvier 2019 n’arriveront finalement qu’au mois de septembre, alors qu’à Roubaix, ils sont arrivés mais ne sont pas encore opérationnels. Selon l’édile, "la situation sur le terrain dépend beaucoup des acteurs locaux", en l’absence de "socle commune donné par le ministre". "Beaucoup de maires n’ont pas eu de rendez-vous", déplore-t-il.


"Corriger toutes les situations où le dialogue s’avère insuffisant"

Au regard de ces résultats, le ministre s’est engagé "à corriger toutes les situations où le dialogue s’avère insuffisant" et à résorber les inégalités de traitement, indique l’association, dans un communiqué du 6 mars. Christophe Castaner a aussi promis de recevoir les élus de France urbaine tous les six mois. Et de les associer au "Lab’PSQ", nom donné au cadre commun d’évaluation de la police de sécurité du quotidien. Le ministre a aussi levé une ambiguïté, assurant que les 10.000 effectifs promis sur la durée du quinquennat seraient bien comptabilisés au-delà des remplacements de départs à la retraite.
Autre sujet de la rencontre : l’avenir donné au rapport Fauvergue-Thourot sur le "continuum de sécurité", autrement dit la coproduction de sécurité entre la police ou la gendarmerie, les polices municipales, les associations et la sécurité privée, appelée à monter en puissance. Un rapport qui a suscité quelques remous chez les élus en proposant notamment la création d’un nouveau contrat local unique de sécurité placé sous l’égide du préfet.
"Les maires ne veulent pas un élargissement sans concertation des compétences des polices municipales. Celles-ci sont facultatives et la plupart des villes les ont prises pour pallier les carences des polices nationales, nous ne voulons pas être des supplétifs", développe le président de Saint-Étienne Métropole. Cette coproduction doit aussi passer par un meilleur accès aux fichiers des permis de conduire et des immatriculations, comme le prévoit une expérimentation actuellement menée dans onze villes. Les résultats de cette expérimentation seront présentés avant le 1er juillet, a indiqué le ministre, avec une volonté de généralisation au 1er septembre.

 

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