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Protection de l'enfance : État, Justice et départements vont renforcer leur coordination

Dans un contexte difficile pour la protection de l'enfance, dans lequel les inquiétudes sont encore accrues par la possible hausse des violences intrafamiliales (voir nos articles ci-dessous), les départements et l'État se rapprochent pour mieux coordonner leur action. Le 24 avril, Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, Adrien Taquet, le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, Dominique Bussereau, le président de l'ADF (Assemblée des départements de France), et Frédéric Bierry, le président de la commission des affaires sociales de l'ADF, ont tenu une concertation à distance. L'objectif était de renforcer "la coordination locale des interventions des départements et de l'État dans leurs missions respectives, [...] notamment avec la protection judiciaire de la jeunesse en lien avec les parquets".

L'ADF rappelle que, "dès le début de la crise, les conseils départementaux ont veillé à préserver la continuité des missions de protection des mineurs (structures, familles d'accueil, actions éducatives à domicile)". Mais ils ont été confrontés aux insuffisances de la dotation en masques, pour les enfants confiés comme pour les personnels chargés de leur accompagnement. Le communiqué précise que "cette situation est désormais en passe d'être réglée".

Si "le travail mené en lien étroit avec les cellules de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes des départements est en effet capital en période de confinement", l'ADF rappelle aussi que "de nombreux départements" ont renforcé leur action en déployant des "dispositifs complémentaires d'urgence (ouverture de nouveaux foyers, puéricultrices mobilisées, numéros de mobile en lien avec la gendarmerie...)".

La concertation entre l'État et les départements a également été l'occasion d'évoquer, "dans la perspective du déconfinement et dans le strict respect des conditions sanitaires", la question de la reprise progressive des droits de visite sans hébergement des parents d'enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE). De même, l'État et l'ADF ont porté une "attention commune" à la situation des assistantes familiales, "qui représentent une majorité des accueils en protection de l'enfance et qui apportent durant cette période une contribution indispensable pour l'accueil des nouvelles situations d'enfants protégés".

À noter : la question de la protection de l'enfance – et, plus largement, celle de l'action sociale locale – était également au menu de l'échange par visioconférence, organisé, le même jour, entre le Premier ministre et l'ADF (voir notre article ci-dessous du 24 avril 2020).