Projet de territoire du Gard Rhodanien : les habitants impliqués (30)
La communauté d’agglomération du Gard Rhodanien a consulté sa population pour construire le projet de territoire et obtenir son adhésion. Elle poursuit aujourd’hui cette démarche, en mettant en place un Conseil de développement qui suivra la mise en œuvre et pourra encore enrichir le projet.
Territoire historiquement agricole et peu peuplé, le Gard Rhodanien s’est transformé dans les années 1950, avec l’installation du site nucléaire de La Marcoule, qui représente aujourd’hui 5.000 emplois, et des entreprises qui gravitent autour de cette installation. Située à proximité, Bagnols-sur-Cèze, ville centre de la communauté d’agglomération, a vu sa population plus que tripler entre 1954 et 1968 (16.500 habitants) pour atteindre 18.000 habitants en 1999, date où la progression s’est arrêtée. Les villages autour ont connu une évolution démographique comparable pour accueillir eux aussi les salariés, souvent très qualifiés, et leur famille. Le territoire n’a cependant pas perdu son activité viticole et agricole.
Consulter et expliquer, c’est faire adhérer la population
C’est dans ce contexte que voit le jour le projet de territoire adopté en 2021. Pour le bâtir, les élus se sont appuyés sur une large consultation de la population souligne Gérald Missour, le vice-président en charge du projet : « Si l’on souhaite l’adhésion de la population, il faut la consulter, l’intégrer à l’élaboration du projet de territoire afin qu’elle nous fasse part de ce qu’elle perçoit des manques, des besoins, de ce qu’il faut modifier, conserver ou ajouter. Les élus ont leur propre vision, mais elle ne peut pas être toujours en parfaite symbiose avec celle qu’en ont les habitants. Les consulter, c’est aussi une occasion de leur expliquer l’action publique, d’éviter les incompréhensions qui peuvent prendre des dimensions incroyables sur les réseaux sociaux. »
Des ateliers thématiques et participatifs
La consultation s’est déroulée entre le dernier trimestre de l’année 2020 et le début de l’année 2021. Elle a pris la forme d’ateliers thématiques et participatifs, de forums et de questionnaires. Les thématiques étaient variées afin d’élargir le champ de l’étude et des publics consultés. Certains ateliers ont eu lieu dans des lycées publics et privés, avec des élèves de 1ère et de terminale, d’autres se sont tenus dans des communes et ont regroupé des artisans, des commerçants, des entrepreneurs, des salariés, des retraités, des agriculteurs. Les jeunes demandeurs d’emplois se sont réunis à la mission locale, les habitants des secteurs en politique de la ville dans leurs quartiers. Des professionnels ou passionnés du monde de la santé, de la culture, des mobilités ou des questions environnementales ont été également rencontrés.
Des forums des futurs souhaitables et possibles
Deux forums ont été organisés permettant de regrouper des élus et des citoyens volontaires issus des 44 communes membres de l’agglomération. Un premier forum des futurs souhaitables, organisé en novembre 2020, s’est déroulé en visioconférence en raison du confinement. « Nous avons présenté les enjeux du projet de territoire puis subdivisé le forum en ateliers thématiques et laissé les citoyens et les élus s’exprimer librement sans fermer la porte à leurs propositions », précise Gérald Missour. Puis en janvier, le second forum sur les futurs possibles, organisé sur plusieurs sites géographiques pour respecter les jauges imposées par le Covid, a recadré les propositions sur ce qui était faisable et relevait des actions de l’agglomération.
Plusieurs types de questionnaires
En parallèle, la population a également été consultée par un questionnaire inséré dans le journal mensuel du Gard Rhodanien, avec la possibilité d’apporter une contribution par mail. Des questionnaires plus spécifiques ont également été adressés au personnel de la communauté, à celui du site nucléaire de Marcoule et des entreprises qui lui sont proches, ainsi qu’à celui de l’hôpital de Bagnols-sur-Cèze.
Les élus municipaux également impliqués
Outre les forums, les élus municipaux des 44 communes n’ont pas été oubliés. Les maires ont reçu un document permettant d’animer un débat au sein des conseils municipaux, afin que les élus ne siégeant pas au Conseil communautaire ou n’ayant pu être disponibles pour les forums puissent également s’exprimer. Les conseillers communautaires ont, quant à eux, pu vivre un premier séminaire leur rendant compte des résultats de tous ces échanges avec la population, sur la base d’un document de synthèse qui leur avait été remis. Ce séminaire a aussi permis aux élus de s’exprimer sur le projet de territoire. Le deuxième séminaire les a fait plancher sur l’élaboration d’un pacte fiscal et financier (PFF) pour valider la faisabilité du projet.
La question de la représentativité des populations consultées
La consultation des populations dans les territoires pose toujours la question de la représentativité des participants. Selon Gérald Missour, ce fut un vrai choix d’organiser des ateliers avec plusieurs types d’habitants sur différentes parties du territoire (QPV, villages, lycées…) dans des formats plus réduits en nombre de participants et plus spécifiques dans les thèmes abordés. Le but était de permettre la consultation d’un plus grand nombre de citoyens et de rapprocher le projet de territoire au plus près des attentes de chacun. La participation aux forums se faisant sur la base du volontariat, il y avait une crainte de ne pas entendre ceux qui n’osent pas parler dans ce genre de réunions plus importantes. Les retours de plus de 2.000 questionnaires, y compris ceux distribués dans les ateliers constituent un échantillon permettant également d’envisager une bonne représentativité des réponses.
Un impact sur le projet de territoire
Une représentativité qui est d’autant plus importante que les résultats de la consultation ont contribué à forger le projet de territoire : « Les participants ont confirmé nos orientations et les ont enrichies sur plusieurs thématiques telles que la mobilité, l’environnement, les services publics de proximité, les équipements à construire ou la gouvernance et la citoyenneté. Cette expérience va d’ailleurs être poursuivie par la création cet été d’un conseil de développement. Il va suivre la mise en œuvre du projet de territoire, l’enrichir si nécessaire, et sera appelé à se prononcer sur les autres projets importants de la communauté d’agglomération », conclut Gérald Missour.
Les ressources mobilisées
La consultation de la population a été construite avec l’aide d’un cabinet d’étude qui s’est d’abord imprégné du contexte territorial du Gard Rhodanien et de ses compétences pour accompagner la démarche. Il a traité les très nombreuses données recueillies pour les présenter de manière structurée aux élus. Le budget consacré à sa prestation s’élève à environ 70.000 euros. Les chefs de service de la communauté d’agglomération ont également été mobilisés pour valider la faisabilité de certaines propositions, dans leurs aspects techniques notamment. Quant aux élus, ils se sont fortement impliqués dans la consultation, aussi bien que dans le projet de territoire.
Communauté d’agglomération du Gard Rhodanien
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Gérald Missour
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