Programmation budgétaire : le Sénat dit oui à la maîtrise des dépenses, mais sans "pacte de confiance"

La commission des finances du Sénat s'est montrée favorable, le 27 octobre, à la limitation jusqu'en 2027 de la progression des dépenses de fonctionnement des collectivités à 0,5% en dessous de l'inflation, mais tout en rejetant le "pacte de confiance" voulu par l'exécutif.

La commission, qui examinait en première lecture le projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027, a donné son feu vert à ce texte, non sans l'avoir remanié auparavant.

Le rapporteur général, Jean-François Husson (LR), a ainsi fait adopter un tour de vis sur les dépenses "ordinaires" des administrations centrales, dont le gouvernement prévoit une augmentation moyenne de 0,6% en volume par an. Au nom de "l'équité", l'amendement applique à ces dépenses la trajectoire prévue pour les dépenses de fonctionnement des collectivités locales, à savoir une réduction de 0,5% en volume par an jusqu'en 2027. En sachant que cette baisse ne s’appliquerait ni aux "mesures engagées face à l’urgence sanitaire, économique et énergétique", ni à la charge de la dette, ni aux dépenses régaliennes. Au passage, la commission des finances du Sénat précise que l'objectif de diminution des dépenses de fonctionnement de 0,5% par an en volume est "un effort plus rigoureux encore" que celui ayant été inscrit dans les précédentes lois de programmation.

Selon le rapporteur général, l'effort supplémentaire demandé à l'État "permettrait de ramener le déficit public en dessous de 3% de PIB dès l’année 2025", au lieu de 2027 dans la version du gouvernement.

Les sénateurs de la commission ont par ailleurs unanimement critiqué le "pacte de confiance" inscrit à l'article 23 du projet de loi. Cet "inacceptable système de surveillance et de sanctions des collectivités s'inscrit dans le droit fil des contrats de Cahors", qui avaient concouru à une "mise sous tutelle des collectivités" en 2018 et 2019, ont-ils fustigé. Ils ont par conséquent adopté un paquet d'amendements identiques procédant à la suppression de ce dispositif.

Le projet de loi sera examiné le 2 novembre dans l'hémicycle du Sénat, où la droite est majoritaire. Puis, dans la mesure où un compromis entre les deux chambres paraît hautement improbable, il retournera à l'Assemblée nationale, où il est très peu du goût des oppositions. Pour rappel, celles-ci ont obtenu le rejet du texte le 25 octobre en première lecture (voir notre article du 26 octobre).

 

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