Environnement - Prix de l'eau : la France parmi les bons élèves européens mais des augmentations sont à prévoir
Le prix des services d'alimentation en eau potable et d'assainissement est inférieur de 13% en France à la moyenne relevée dans dix pays européens, selon le baromètre NUS Consulting pour la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) publié le 16 juin. Cette étude compile le prix des services de l'eau dans les cinq plus grandes villes de dix pays d'Europe (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède).
Alors que le prix moyen est de 4,05 euros par m3 en Europe, il atteint 3,52 euros par m3 en France, selon le baromètre NUS Consulting. Une récente étude menée par l'association 60 millions de consommateurs avait relevé un prix moyen de 3,55 euros par m3 en France. Le Danemark est le pays où le prix moyen est le plus élevé (6,67 euros), devant l'Allemagne (5,16 euros). Derrière la France, on retrouve deux pays seulement : l'Espagne (2,51 euros) et l'Italie (1,35 euro). L'écart entre les prix en France et la moyenne de ceux pratiqués chez ses voisins européens "s'est accru entre 2013 et 2015", passant de -11% en 2013 à -13% en 2015, a relevé la FP2E dans un communiqué.
Des réseaux à rénover
L'inflation limitée du prix de l'eau reflète "la compétitivité des services d'eau français", grâce à la "mise en concurrence entre opérateurs privés et publics", a affirmé le président de la FP2E, Philippe Maillard, lors d'une rencontre avec la presse. Mais "ce ne serait pas surprenant que les prix augmentent (...) dans les cinq à dix ans", a-t-il prévenu. En cause: "une tendance à la baisse dans les investissements qui est préoccupante" ces dernières années en France, notamment dans la rénovation des réseaux de distribution et d'assainissement.
"On a beaucoup investi ces vingt dernières années pour construire les réseaux, notamment d'assainissement, et nous avons aujourd'hui un patrimoine qu'il faut entretenir", insiste-t-il.
Ces investissements sont de près de 6 milliards d'euros chaque année, dont 800 millions pour le renouvellement des réseaux. La FP2E souhaite que l'on double l'argent mis dans la rénovation des réseaux "pour atteindre 1,6 milliard d'euros", indique-t-elle dans son communiqué. "Aujourd'hui les collectivités ont tendance à privilégier la baisse des prix" plutôt que de répercuter une partie des revenus de la facture d'eau sur des investissements, estime Philippe Maillard. Pour la FP2E, elles doivent "veiller à ne pas adopter, sur la durée, de politiques de sous-investissements dont les effets seraient des augmentations brutales des prix pour les futures générations".
Par ailleurs, le président de la FP2E s'est dit favorable à un relèvement de la part fixe (abonnement) de la facture d'eau payée par les particuliers, aujourd'hui soumise pour la quasi-totalité des communes à un plafond de 25% du prix total, le reste étant composé du prix de l'eau effectivement consommée.