Prévention des risques incendies : une stratégie "mise en concertation", mais pas encore consultable

Le gouvernement a annoncé le 6 février le lancement de deux mois de concertation sur la nouvelle stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies, qui devrait être publiée "d’ici avril/mai". Avec notamment pour fin de développer la culture du risque, Agnès Pannier-Runacher a également annoncé le lancement d’une mission interministérielle visant à préfigurer une réserve citoyenne civique.

Agnès Pannier-Runacher était le 6 février dernier à Gradignan (Gironde) pour ouvrir la concertation locale, à l’échelle de la zone de défense sud-ouest, sur la future stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies. Un document pour mémoire prévu par la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie (voir notre article du 12 juillet 2023), laquelle dispose qu’il devait être élaboré "dans un délai d’un an à compter de la promulgation" de cette dernière. Une stratégie qui constitue, en outre, l’une des "actions nouvelles" de la septième mesure ("se préparer à l’augmentation attendue des incendies de forêt et de végétation") du troisième plan national d’adaptation au changement climatique, en cours d’adoption (voir notre article). Ce nouveau dispositif, "porté avec le ministère de l’Intérieur", "repose sur trois axes", indique un communiqué de presse du ministère : "éviter l’éclosion des feux ; réduire les surfaces brûlées ; en limiter les conséquences". 

Une nouvelle "réserve citoyenne civique"

Cette stratégie "coordonne tous nos moyens, de la prévention jusqu’à la mise en œuvre face à des départs d’incendie", a précisé sur place la ministre. Agnès Pannier-Runacher évoque d’une part la nécessité de "mieux connaître les risques" et de "développer cette culture du risque". Pour ce faire, "avec mon collègue Bruno Retailleau, nous souhaitons lancer une réserve citoyenne civique, des sentinelles sur le territoire, pour faire face à l'impact des aléas climatiques", a-t-elle indiqué, en annonçant le lancement d’une mission interministérielle visant à préfigurer cette énième "réserve". 

La ministre mentionne d’autre part l’objectif de "mutualiser le plus efficacement possible les moyens de secours" afin de pouvoir "les projeter plus rapidement d'une zone à l'autre". Une culture de la mutualisation que la ministre entend "développer au travers de l’Europe", aussi bien pour les incendies que "pour les inondations, les tempêtes… ".

Publication "d’ici avril-mai"

Pour de plus amples précisions, il faudra faire preuve de patience : si le communiqué indique que cette stratégie est "mise en concertation pendant deux mois et donnera lieu à des concertations locales, à l’échelle des zones de défense", aucun document n’est pour l’heure consultable. Interrogé par Localtis, le ministère confirme que "la stratégie n’est pas publiée à ce stade", et précise qu’elle devrait l’être "d’ici avril-mai". Dans son communiqué, le ministère évoque des mesures déjà connues, comme la "mise en place" d’une météo des forêts pendant la saison des incendies par Météo France (elle existe depuis deux ans – voir notre article du 10 mai 2023), la communication sur les obligations légales de débroussaillement (voir notre article du 15 novembre) – les préfets sont actuellement à pied d’œuvre pour en faire la promotion –, ou encore la carte des massifs classés, arrêtée l’an passé (voir notre article du 9 février 2024).

 

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