Habitat - Près d'un quart des ménages est confronté à au moins un défaut de qualité dans son logement
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude consacrée à la qualité des logements. Intitulée "Près d'un ménage sur quatre vit dans un logement présentant au moins un défaut de qualité", elle porte sur seize critères de défaut, définis à partir du décret du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent (pris en application de la loi SRU) et de l'enquête Logement 2013 de l'Insee, portant sur 27.000 logements.
Il ne s'agit donc pas d'habitat indigne, mais de dégradation de certains aspects du logement (problèmes d'infiltration ou d'évacuation des eaux, installation de chauffage insuffisante remontées d'odeurs fréquentes...) ou, dans une moindre mesure, d'absence de certains équipements de base (eau courante, salle de bain, toilettes, coin cuisine, chauffage, prise de terre...).
L'absence d'installations de base est devenue très rare
Loin d'être complètement négative, l'étude de la Drees - portant sur des données de 2013 - confirme aussi quelques points positifs. Ainsi, les défauts caractérisés par l'absence d'installations de base (cuisine, WC dans le logement...) sont devenus rares, à défaut d'avoir disparu. Ils concernent aujourd'hui environ un logement sur quarante (2,6%).
Il n'en reste pas moins que 23,5% des ménages vivent dans un logement présentant au moins un défaut de qualité, parmi les seize critères retenus, tandis que 6% sont confrontés à au moins deux défauts et que 1,8% habitent dans un logement comportant au moins trois défauts de qualité. Pour ces ménages, il s'agit le plus souvent d'installations de mauvaise qualité ou dégradées.
La majorité des défauts sont liés à une installation dégradée ou au bâti
Si on détaille les défauts rencontrés, il apparaît en effet que 16,3% des ménages vivent dans un logement présentant au moins un défaut de qualité lié à une installation dégradée (système électrique, chauffage, plomberie...). Dans ce cas de figure, les défauts les plus cités sont les remontées d'odeur liées à l'installation sanitaire, les problèmes d'évacuation des eaux et une installation de chauffage insuffisante (avec une proportion des ménages comprise entre 4,6% et 4,8% pour chacun des items). Les pannes durables de chauffage et les inondations et infiltrations d'eau résultant de la mauvaise qualité de la plomberie sont moins fréquents (2,4% et 2,3% des ménages). Enfin, 1,4% des ménages sont confrontés à une installation électrique dégradée (fils dénudés, prises mal encastrées).
Autre cas de figure : 7,7% des ménages déclarent rencontrer au moins un défaut relatif au bâti : inondations ou infiltrations dues à un problème d'étanchéité ou d'isolation (murs, toit, sol, fenêtres ou portes). En revanche, seuls 1,4% des ménages déclarent avoir une façade extérieure très dégradée.
Enfin, seuls 1,2% des ménages locataires vivent dans un logement ayant fait l'objet d'un signalement portant sur son caractère insalubre et 0,1% de l'ensemble des ménages vivent dans une construction provisoire ou une habitation de fortune.
Des catégories plus exposées que d'autres
En termes sociologiques, l'étude montre - sans surprise - que le risque d'occuper un logement présentant au moins un défaut de qualité diminue au fur et à mesure que le niveau de vie du ménage s'élève. Pour une moyenne nationale de 23,5%, ce risque est en effet de 34,4% pour les ménages à bas revenus, de 24,5% pour les ménages modestes et de 19,5% pour les ménages plus aisés.
De même, certaines catégories sociodémographiques sont plus exposées que d'autres : les locataires du parc social ou du parc privé (respectivement 37,1% et 33%, contre 14,1% pour les propriétaires non accédants et 19,2% pour les propriétaires accédants), les ménages vivant dans les grandes villes (28,8% pour les ménages vivant dans l'unité urbaine de Paris contre 18,5% pour ceux des communes rurales), les ménages jeunes (30,5% pour les moins de 30 ans contre 16,3% pour les 65 ans et plus) et les familles monoparentales (35,6% contre 17,3% pour les couples sans enfant).
Enfin - et à nouveau sans surprise -, la présence d'au moins un des seize défauts étudiés est plus fréquente dans les logements construits avant 1975 (26,6%) que dans ceux construits après cette date (19,4%).