Intergénérationnel - Premier espace multimédia dans une maison de retraite à la Martinique
Comment utiliser les technologies de l'information pour atténuer l'éloignement et rompre l'isolement des personnes du troisième âge ? C'est l'un des axes de réflexion du schéma gérontologique départemental de la Martinique. Première action, le gérant de la maison de retraite "Poto Mitan" et le directeur de l'établissement viennent d'inaugurer le premier espace "Cyber 3 Age", en présence de Christiane Bauras, présidente de la commission solidarité, actions de prévention et logement social du conseil général. L'espace numérique propose quatre postes (un pour l'animateur et trois pour les usagers) ainsi que les périphériques habituels (imprimantes, webcam...). Un poste dispose d'un écran tactile adapté aux exercices d'aide à la mémorisation des pensionnaires. Les seniors du Cyber 3 Age utilisent en effet certains applicatifs spécifiques tels que les fractales (des algorithmes qui génèrent des figures géométriques en fonction des variations sonores) et le morphing (effets spéciaux appliqués à une image pour la transformer). La webcam est aussi très largement plébiscitée pour entrer en contact avec l'extérieur. Plus surprenant, la maison de retraite a fait l'acquisition d'une console de jeux vidéo wii et d'accessoires. "Cet équipement crée des éléments positifs qui aident le personnel à refaire le lien de la communication chez un individu, créer des réponses thérapeutiques et peu à peu s'ouvrir aux autres", explique l'établissement. En effet, le Cyber 3 Age se veut un espace d'échange ouvert où les pensionnaires côtoient des personnes extérieures à l'établissement qui peuvent ainsi accéder aux différents usages du web. Il favorise alors les échanges intergénérationnels entre les résidents, leurs familles, le personnel et les autres usagers du net. Avec la société martiniquaise de gérontologie et de gériatrie (SMGG), la maison de retraite prépare d'ailleurs un site web en direction des professionnels soignants et du grand public pour mieux comprendre les pathologies des résidents. Quant au conseil général, il a participé au financement de l'initiative et souhaite désormais étendre l'expérience. Il s'appuiera, pour cela, sur son réseau de 26 cyberbases (35 à terme), financées dans le cadre d'un accord entre le conseil général, la Caisse des Dépôts, et l'agence départementale d'insertion (ADI).
Luc Derriano / EVS