Fonction publique - Pour une réforme "qualitative" et une "garantie individuelle du pouvoir d'achat"
A deux semaines d'une grève annoncée dans la fonction publique, Nicolas Sarkozy a réaffirmé ce 11 janvier à Lille aux fonctionnaires sa volonté de réduire leurs effectifs mais leur a promis un coup de pouce sur le pouvoir d'achat.
Devant la quasi-totalité du gouvernement qui avait fait le voyage à Lille, le chef de l'Etat a profité de la cérémonie des voeux aux corps constitués pour revisiter son discours fondateur sur la réforme du service public, en septembre à Nantes, en insistant sur la nécessité d'une réforme "qualitative" et non plus "quantitative" de la fonction publique.
"Mon ambition, c'est de ramener les effectifs de la fonction publique aux proportions qui permettront d'abord le travail le plus efficace au service des Français", a-t-il ajouté, sans autre précision. "La réduction des effectifs de la fonction publique ne peut se faire sans amélioration concomitante de la paie (...). C'est un fait que certains fonctionnaires ont perdu du pouvoir d'achat au cours des années récentes."
Pour y répondre, le président a rappelé sa décision d'instaurer une garantie individuelle du pouvoir d'achat, qui "assurera à chaque fonctionnaire que son traitement indiciaire de base évolue au minimum au même rythme que l'inflation". Rejetant "la gestion uniforme de la rémunération par la revalorisation du point d'indice et les mécanismes d'ancienneté, coûteux pour le contribuable et faiblement intéressants pour les agents publics", il a insisté : "Au lieu de partir du collectif, on va partir de la situation de chaque fonctionnaire."
Le chef de l'Etat a par ailleurs souhaité "que beaucoup d'heures supplémentaires soient effectuées par les agents publics" dans la mesure où "les besoins existent", citant en exemple "l'ouverture des services publics le samedi, le jour où les gens peuvent venir aux guichets".
L'organisation même de la fonction publique a occupé une large part de son discours, Nicolas Sarkozy estimant que celle-ci doit "changer" pour devenir une organisation "par métiers" et non plus par corps. Souhaitant mettre un terme à la "hiérarchie implicite et choquante entre les trois fonctions publiques", il a également plaidé en faveur des passerelles entre ces fonctions publiques : "Cela ferait le plus grand bien à certains de nos fonctionnaires d'administrations centrales d'aller faire un tour dans les collectivités."
C.M., avec AFP