Pour Régions de France, le "sauvetage" des jeunes doit être une priorité
L'association d’élus appelle l’État à accélérer son action en faveur des étudiants et de tous les jeunes, aussi bien dans les domaines de la santé et de la restauration que sur les fronts de la formation de l’emploi. Présentant leurs initiatives, les régions se disent disponibles pour aller plus loin, notamment pour soutenir la campagne de vaccination sur les campus universitaires et pour coordonner l’accompagnement des jeunes en recherche d’emploi.
Dans un communiqué du 29 janvier, l’association Régions de France appelle à "agir vite et fort pour les jeunes". "Les étudiants sont aujourd’hui les grands oubliés des protocoles sanitaires et des mesures d’urgence et de relance", estime l’association d’élus, pour laquelle "le sauvetage des étudiants et, plus largement, de l’ensemble de nos jeunes" doit désormais être une priorité de l’État. Régions de France diffuse par la même occasion un dossier présentant les "actions d’urgence" menées par les régions "contre la précarité́ et l’isolement des jeunes".
Tester, vacciner pour accélérer la reprise des cours en présentiel
Pour accélérer la reprise en présentiel des cours à l’Université, les régions se disent "prêtes à soutenir la campagne de tests voire de vaccination sur les campus (barnums, vaccinodromes…)". En matière de santé des jeunes, des régions se mobilisent déjà, tant sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 (distribution de masques dans les lycées, opérations de dépistage dans les logements Crous…) que sur d’autres aspects tels que la santé mentale. La région Bretagne se dit ainsi "prête à financer les vacations de professionnels afin de soulager la liste d’attente des services santé étudiants".
Élargir l’offre de restauration étudiante
Concernant la restauration des étudiants, les régions proposent leur concours aux Crous pour élargir, à titre dérogatoire, "les horaires d’ouverture des restaurants universitaires pour le retrait des paniers repas après 18h". Par ailleurs, si le repas à un euros est en théorie accessible à tous les étudiants depuis le 25 janvier (voir le communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur), Régions de France attire l’attention sur la situation difficile des étudiants en Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) n’ayant parfois accès ni aux selfs des hôpitaux qui sont fermés, ni à un restaurant du Crous. Actuellement, en matière d’aide alimentaire, des régions s’investissent avec des associations dans des distributions de repas (la région Sud par exemple) ou via le fonds social lycéen (qui a été doublé en région Pays de la Loire).
Formation-emploi : les régions revendiquent leur rôle d’ensemblier
Autre grand sujet pour les jeunes : la recherche d’un stage, d’un emploi, d’un contrat d’apprentissage. "La situation des jeunes en recherche d’emploi (apprentis, jeunes diplômés, jeunes sans diplôme…) doit être traitée au niveau régional", revendique Régions de France. Cela permettrait d’"articuler au mieux l’ensemble des aides disponibles et de développer les passerelles entre statuts et voies de formation", selon l’association d’élus qui alerte sur "la situation des 40.000 à 50.000 jeunes apprentis actuellement sans contrats d’apprentissage, soit 10% des apprentis" (voir notre article). Dans ce "contexte fragile", les régions rappellent qu’elles sont toujours disponibles sur le terrain de l’apprentissage.
Concernant les jeunes sortis de formation initiale, ils auront désormais davantage accès aux programmes de formation des régions, avec l’obligation de formation des 16-18 ans, le volet "formation" du plan "1 jeune 1 solution" et dans le cadre des pactes régionaux d’investissement dans les compétences (Pric). Les régions indiquent qu’elles ont mis en place "des dispositifs spécifiques de raccrochage pour les jeunes en échec".
Financer des formations et stages complémentaires pour les jeunes diplômés
Dans le domaine de l’emploi, les initiatives portées par les régions sont nombreuses et variées. Ayant constaté en 2020 une forte baisse des offres d’emploi destinées aux jeunes diplômés, la région Normandie mobilise par exemple 11,3 millions d’euros pour permettre à quelque 2.000 jeunes diplômés de se faire embaucher en stage et de percevoir une rémunération de 650 euros, à laquelle s’ajoute une aide à la mobilité de 50 à 250 euros. Avec son dispositif "Passerelles vers l’emploi", la région Nouvelle-Aquitaine propose à des jeunes diplômés de la voie professionnelle (CAP, bac pro) de "retarder leur entrée sur le marché́ du travail en bénéficiant de formations complémentaires pour favoriser leur insertion professionnelle future".