Pour mieux orienter les demandeurs d’emploi, des régions se tournent vers le coaching
Les régions Hauts-de-France, Normandie et Occitanie testent une nouvelle solution de coaching en direction de leurs demandeurs d’emploi. Une manière d’améliorer l’orientation, dans un contexte économique de pénuries.
Le coaching gagne les demandeurs d’emploi. Cette pratique, courante parmi les cadres, intéresse plusieurs régions qui cherchent à améliorer leurs dispositifs d’orientation professionnelle. Le 6 avril 2022, l’entreprise Chance a annoncé son partenariat avec la région Occitanie, et quelques jours plus tôt, avec les Hauts-de-France. En juin 2021, la Normandie faisait figure de pionnière.
Concrètement, ces régions financent des parcours en ligne d’une durée totale de 30 heures, dont 23 heures consistent en de l’"auto-coaching". Les demandeurs d’emploi doivent répondre à une batterie de questions dans le but de mieux cerner leurs projets de vie. Un algorithme développé par cette entreprise leur fait ensuite des suggestions d’orientation professionnelle compatibles avec leurs critères. Le parcours s’achève avec un accompagnement effectué par un coach partenaire, afin d’affiner davantage leur projet, voire entrer en contact avec un "réseau" de professionnels pouvant les aider à concrétiser leur projet professionnel.
Ludovic de Gromard, co-fondateur de Chance, décrit son offre comme du "bilan de compétences 3.0". Une prestation déjà accessible via le compte personnel de formation et parfois cofinancée par Pôle emploi. Sa solution intéresse toutefois les conseils régionaux. "Beaucoup de gens ne pointent pas à Pôle emploi. Et les régions nous disent qu’elles ont du mal à les toucher. Elles espèrent aussi une meilleure qualité d’insertion", poursuit le dirigeant se revendiquant de la psytech.
Engager les demandeurs d’emploi
Les Hauts-de-France ont décidé de financer 100 parcours. "Demain, il faudra faire autrement pour certains publics. La difficulté n’est pas tant l’offre de formation, mais la manière d’y engager les demandeurs d’emploi", explique Laurent Rigaud, vice-président de la région, en charge de l’emploi et de la formation. En l’occurrence, Chance a ici remporté un appel à projets "Format innovation", qui soutient des démarches permettant "aux publics bénéficiaires de pouvoir s’engager avec succès dans des parcours vers l’emploi".
Cet appui spécifique à l’orientation manquait en Hauts-de-France, malgré les dispositifs déjà existants visant à informer sur les métiers et les formations. "Proch’orientation ne suit pas les personnes individuellement", commente Laurent Rigaud. Et de poursuivre : "Il s’agit d’un parcours de trois mois, personnalisé, qui tient compte des particularités des personnes, de leurs capacités. L’objectif est de les faire rentrer dans une formation qui a des débouchés ou de les orienter directement vers un emploi."
Testant cet accompagnement sur 100 personnes, les Hauts-de-France espère atteindre un taux de sorties positives situé au moins entre 70 et 80%. Une attente justifiée par un environnement économique favorable, où de nombreux emplois sont en tension. De son côté, l’Occitanie a décidé de financer l’accompagnement de 1.000 demandeurs d’emploi vivant dans les bassins industriels en tension. Il s’agit d’un volet de leur "Pacte pour l’embauche", qui comporte 40 mesures destinées à diminuer le chômage dans un contexte de pénurie de personnels.