Entreprises - Plus de 63.000 défaillances d'entreprises en 2013
En 2013, plus de 63.100 entreprises ont déposé une déclaration de cessation de paiement, contre 61.300 en 2012. D'après le rapport de Deloitte et Altares diffusé le 18 mars 2014, la hausse est de 3% entre 2012 et 2013 et "cette augmentation du nombre de défaillances vient placer l'année 2013 au même niveau que l'année 2009, alors que les statistiques étaient retombées aux alentours de 59.000 défaillances par an depuis 2010". Sur plus du tiers du territoire, "le spectre de 2009 refait surface", signale ainsi Altares dans un communiqué du 18 mars.
L'Aquitaine, le Nord-Pas-de-Calais et les Pays de la Loire comptent chacune plus de 3.000 défaillances d'entreprises, soit un niveau supérieur au record de 2009. Ces régions voient le nombre de défaillances augmenter fortement. La hausse est de 11,5% pour les Pays de la Loire, de 6,9% pour le Nord-Pas-de-Calais et de 5,6% pour l'Aquitaine. Même constat pour les régions Centre (+3,8%) et Midi-Pyrénées (+6,8%) pour qui le nombre de défaillances dépasse les 2.000 procédures et dépasse les records de 2009. La Haute-Normandie, qui a vu leur nombre augmenter de 13,3%, l'Auvergne (+8,8%) et la Champagne-Ardenne (+2,2%) enregistrent elles aussi des volumes de dépôts de bilan supérieurs à ceux relevés en 2009, toutefois en-dessous de 2.000 jugements annuels.
Les régions qui concentrent le plus de défaillances d'entreprise sont l'Ile-de-France (19%), la région Rhône-Alpes (11%) et la Provence-Alpes-Côte d'Azur (10%). En Rhône-Alpes, le nombre d'entreprises en dépôt de bilan a augmenté de 5,2% en 2013 pour atteindre 6.260, après une augmentation de 6% en 2012. "Toutefois la région reste en-dessous des chiffres de l'épisode très sévère de 2009 (6.627)", signale l'étude.
Dans plusieurs régions la situation s'est stabilisée. On enregistre 1.600 défaillances en Alsace (-0,3%), 11.500 en Ile-de-France (+1,3%), 3.300 en Languedoc-Roussillon (+0,1%) et 6.200 en Provence-Alpes-Côte d'Azur (+1,5%).
D'autres régions enfin voient à l'inverse les défaillances diminuer. C'est le cas de la Picardie (-12,8%), de la Basse-Normandie (-5%), de la Lorraine (-3,8%) et du Limousin (-3%).
Des perspectives 2014 peu encourageantes
Les entreprises de moins de 50 salariés sont les plus touchées par les défaillances qui concernent 99% d'entre elles. Mais "les entreprises de taille importante ne sont pas épargnées", signale l'étude, citant quelques exemples comme Continental Nutrition, Virgin Stores, Fagor Brandt ou encore Mory Ducros en 2013. Au total, 575 entreprises de plus de 50 salariés ont été touchées, "soit une poursuite de l'augmentation entamée en 2012 et 2011 avec respectivement 562 et 513 défaillances", souligne le rapport. Les défaillances touchent tous les secteurs : les transports, le bâtiment, les services, la distribution, l'industrie agroalimentaire, les secteurs dépendant de la consommation des ménages… A noter toutefois que les défaillances dans le domaine de l'industrie ont tendance à s'équilibrer depuis trois ans aux environs de 4.400 par an, avec une diminution de 0,7% en 2013.
Parmi les difficultés rencontrées par ces entreprises, l'étude cite la reprise de la croissance limitée pour la zone Euro, en particulier en France, une situation de fragilité grandissante d'un bon nombre d'entre elles, et des taux de marge insuffisants. L'étude signale toutefois qu'il y a une forte différence entre les entreprises qui ont réussi à adapter leur organisation et qui ont continué à investir, innover et exporter, et celles qui rencontrent des difficultés grandissantes, ne réussissant pas à s'adapter à la baisse des volumes ni à l'évolution des modes de consommation.
Pour l'année 2014, les perspectives ne sont pas très bonnes. Deloitte et Altares prévoient ainsi une augmentation de 3,7% du nombre de défaillances sur les deux premiers mois de l'année, à 11.400, voire plus de 15.000 sur les trois premiers mois. Des augmentations qui concerneraient plutôt les secteurs de la construction, du commerce et des services, et les petites entreprises.
Au niveau régional, des différences vont persister. Dans une partie des régions, comme l'Alsace, la Haute-Normandie ou la Bretagne, le nombre de défaillances risque d'augmenter fortement (respectivement +18,3%, 17,5%, 12,2%). La Basse-Normandie, qui pourtant a vu le nombre de défaillances diminuer de 5% en 2013, va connaître à nouveau une hausse, assez forte, de leur nombre : +26,1%. Une autre partie des régions sera en revanche épargnée. La diminution devrait être de -3,2% en région Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées, de -4% en Picardie, de -4,1% en Pays de la Loire, et de -5,7% en Lorraine. La plus forte baisse devrait concerner la région Champagne (-14,2%).
