PLF : des coupes dans les budgets culture et sport

Le budget de la Culture prévoit "une baisse nouvelle de 50 millions d'euros", a déclaré la ministre Rachida Dati lors d'une audition au Sénat ce vendredi 17 janvier, défendant par ailleurs un "fonds exceptionnel de 25 millions d'euros" pour la création artistique dans les territoires.

"Ce budget intègre quelques évolutions récentes", a déclaré la ministre à l'occasion de la reprise des débats budgétaires en séance publique au Sénat. "La situation de nos finances publiques nous oblige et ce budget intègre une baisse nouvelle de 50 millions d'euros pour les crédits au ministère". Cette baisse de 50 millions s'ajoute à un coup de rabot de 100 millions qui avait été arbitré par le précédent gouvernement en décembre. Le budget total consacré à la culture dans le projet de loi de finances représente 4,45 milliards d'euros.

Comme début novembre, Rachida Dati a défendu un amendement gouvernemental de 300 M d'euros supplémentaires pour le patrimoine, alors que 5% des 45.000 monuments historiques en France sont en péril, selon le ministère. Toutefois, les "montants disponibles ont été ajustés" en raison "de la situation politique" et du "retard pris à la censure" du gouvernement Barnier.

Si bien qu'au sein de cette enveloppe, 25 millions vont plutôt venir "alimenter un fonds exceptionnel pour 2025 pour nous aider à agir au profit des situations les plus critiques pour la création artistique dans les territoires", notamment le spectacle vivant, a-t-elle annoncé. Ce fonds exceptionnel, initialement de 25 millions d'euros, a été porté à 40 millions d'euros au total par un vote des sénateurs dans la matinée.

Le ministère a précisé à l'AFP qu'il servirait d'abord à "gérer les situations les plus graves en sauvegardant les structures emblématiques" en situation délicate, à l'image du Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence. Ce fonds servira aussi à "aider, dans les territoires, des structures à reconstituer leurs marges artistiques", selon la rue de Valois.

La veille, c'est sur les crédits  "Sport, jeunesse et vie associative" que les sénateurs ont découvert à la dernière minute un amendement gouvernemental : 123,5 millions d'euros en moins au total, dont 34 sur le sport. Ils s'y sont massivement opposés, même la droite toujours attentive aux restrictions budgétaires. "Le sport ne doit pas être le grand sacrifié des causes budgétaires et comptables", a lancé le rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR).

La ministre des Sports Marie Barsacq a peiné à justifier cette proposition du gouvernement, reconnaissant que cela "percutait davantage l'équation" budgétaire post-JO et attribuant cette baisse au "coût de la censure". Elle a assuré qu'elle se "battrait pour que l'héritage (des JO) ne soit pas sacrifié".

Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a déploré jeudi cette baisse. "Le projet de loi de finances 2025 prévoyait déjà une réduction de plus de 100 millions d'euros du budget du ministère des Sports (hors crédits exceptionnels liés aux Jeux), portant un coup dur à un budget qui peine déjà à atteindre un milliard d'euros et ne représentait déjà qu'à peine 0,2% du budget de l'Etat", déplore le CNOSF.

Les responsables du  CNOSF indiquent toutefois être "conscients de la situation budgétaire du pays" et proposent de réinvestir dans le sport le produit de la taxe sur les paris sportifs. Le Sénat avait adopté cette mesure avant la censure, elle doit désormais être arbitrée par le nouveau gouvernement.

Autre proposition du Sénat : une manne de 80 millions d'euros supplémentaires pour le budget des Sports ponctionnés sur le budget du Service national universel (SNU), dont la Haute Assemblée propose la suppression.

 

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