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Plan d'investissement dans les compétences : un cadre transmis aux régions

Le Haut-commissariat à la transformation des compétences (ministère du Travail) vient de transmettre aux régions un "cadre d’élaboration" des futurs pactes régionaux d’investissement dans les compétences. Ces pactes qui couvriront la période 2019-2021 doivent permettre de déployer  dans les territoires le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) doté de 15 milliards d’euros sur cinq ans, "en tenant compte des spécificités de chaque région, de la nature du marché du travail local et des réalisations déjà conduites", rappelle le Haut-commissariat, dans ce document daté de juin divulgué par l’agence AEF.
Le PIC poursuit deux objectifs : former un million de jeunes peu qualifiés et un million de demandeurs d’emplois faiblement qualifiés et accélérer la transformation du système de formation professionnelle, parallèlement à la réforme en cours avec le projet de loi "avenir professionnel".
Une phase d’amorçage a déjà démarré avec les régions. Elle doit maintenant se concrétiser dans les pactes qui seront signés entre le président de région et le préfet, à l’issue d’une période de dialogue de trois mois "permettant d’associer les acteurs du territoire" et sur la base d'un diagnostic partagé.

Deux axes prioritaires et un axe transverse

Le cadre fixe deux axes aux futurs pactes : "Proposer des parcours qualifiants vers l’emploi, renouvelés dans leurs contenus, au regard des besoins de l’économie en temps réel et de façon prospective" ; "Garantir l’accès des publics les plus fragiles aux parcours qualifiants par la consolidation des compétences clés : une exigence pour construire la société des compétences". A ces deux objectifs s’ajoute un "axe transverse" : "S’engager dans la modernisation des contenus et des modes de mise en oeuvre de la formation et de l’accompagnement pendant les formations".
S’agissant du premier axe, les régions devront financer des "parcours qualifiants", en lien avec la "transformation des filières stratégiques de l’économie régionale" identifiées par le SRDEII (schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) ou avec les filières identifiées au niveau national (transition numérique et écologique, transport, agriculture, agroalimentaire). Les pactes devront aussi repérer les compétences non couvertes par les référentiels de certification. Ils pourront soutenir des formations pour les métiers en tension en raison d’un manque de compétences. Il est aussi proposé de financer des périodes d’alternance de type "mises en activité" ou "formations en situation d’activité".
Le deuxième axe vise à lutter contre les inégalités sociales, notamment pour les habitants des quartiers prioritaires de la ville ou les résidents des territoires ruraux.
Dans le cadre du 3e axe, les régions "pourront proposer des expérimentations territoriales ou susciter de nouvelles approches pédagogiques dans le cadre des parcours". L’enjeu est d’identifier "l’obsolescence des qualifications et des compétences et ainsi de mieux cibler les politiques publiques". Les pactes régionaux pourront financer la modularisation des parcours de formation "afin de viser un objectif de 100% des formations modularisées d'ici 2022".