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Mobilité - Plan de relance : le volet transports est critiqué par les associations d'usagers

Le 16 janvier, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a communiqué son point de vue sur le volet transports du plan de relance de l'économie, dévoilé début décembre par Nicolas Sarkozy. "Ce plan fait la part belle à la route et reste flou sur les investissements dans les infrastructures ferroviaires, dont l'accélération est prévue mais présente peu de nouveauté et correspond pour l'essentiel à des investissements déjà actés", a introduit Jean Sivardière, président de la Fnaut.

Selon l'association, le plan est "inutile" et quasi contre-productif puisqu'il se polarise sur le seul soutien à l'industrie automobile, laquelle n'afficherait aucune perspective de croissance. De surcroît, son poids en termes d'emplois serait surestimé. 2,5 millions d'emplois sont mis en avant mais, selon la Fnaut, seuls 275.000 emplois dépendraient directement de cette industrie. La voiture ayant toujours un rôle "essentiel à jouer", la Fnaut propose toutefois que le secteur assume sa véritable reconversion, "produire mieux et moins" représentant désormais sa seule chance de "survie".

Parfaitement équipé en infrastructures routières, le pays est à contrario sous-équipé en transports urbains et son réseau ferré se dégrade. L'association recommande donc "une relance sélective et conforme aux engagements du Grenelle de l'environnement" des nombreux projets de transport collectif en site propre (TCSP) et travaux de régénération du réseau ferré classique. Sur le premier versant, elle déplore qu'aucune mention des transports urbains ne soit faite dans le cadre du plan de relance. "Pourtant ces projets - qu'il s'agisse de prolonger des lignes de métro à Lyon et Paris ou de créer de nouvelles lignes de tramway à Marseille et Strasbourg - sont reconnus comme urgents, ne présentent aucun risque d'erreur et sont un pari sur l'avenir", s'est offusqué Jean Sivardière.  Sur le second versant, les travaux de modernisation de lignes ferroviaires et de réouvertures déjà étudiées ne manquent pas et sont parfois suspendus pour d'obscures raisons, des centaines d'emplois passant ainsi à la trappe.

Plus original : la Fnaut liste en parallèle un ensemble d'investissements "moins lourds, faciles à financer" et à accélérer pour dynamiser l'embauche dans les PME : investissements dans des travaux de gestion du trafic et d'amélioration de la sécurité routière, dans la création de vélostations et véloroutes, dans des travaux d'entretien de voies fluviales ou d'aménagement de gares, etc. Enfin, "avant toute accélération et afin d'éviter de lourdes erreurs, les grandes infrastructures nouvelles - routières, ferroviaires et fluviales - doivent être validées dans le cadre de l'élaboration du Schéma national des grandes infrastructures du transport (Snit)". Si l'association regrette de ne pas faire partie du groupe de travail qui élabore ce schéma, elle a néanmoins précisé qu'il accueillait trois autres associations environnementales, qui seront attentives aux réponses apportées aux besoins de financement dans les transports publics.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions  

 

 

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