Plan de relance européen : la France perd 2,17 milliards d’euros
L'actualisation des clés de répartition de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) va faire perdre à la France 2,17 milliards d'euros sur les plus de 39 milliards d'euros qu'elle en attendait.
Pour le dernier jour de présidence française du Conseil de l’Union européenne, c’est une douche froide. La France vient de perdre 2,17 milliards d’euros au titre de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR), le cœur du plan de relance européen (Next Generation EU), sur les plus de 39 milliards qu’elle en attendait. C’est le résultat d’une actualisation des clés de répartition des 312,5 milliards d’euros de subventions de la FRR pour les 27 Etats membres. Cette révision, dévoilée le 30 juin, tient compte d’une croissance du PIB français en 2020-2021 plus forte qu’attendue dans les prévisions économiques de l’automne 2020, seules données disponibles au moment des calculs de la Commission. Rappelons que la FRR est une composante importante du plan de relance français puisqu’elle représentait jusqu’ici quasiment 40% des 100 milliards d’euros prévus.
Pour compenser cette perte sèche, Paris aura plusieurs options : puiser dans son budget national, recourir à des prêts comme le permet le plan de relance européen (ce qu’elle n’a pas fait jusqu’ici) ou encore ponctionner les enveloppes de la politique de cohésion et du Feader, comme l’autorise le plan énergétique RepowerEU présenté par la Commission européenne le 18 mai. Une ponction qui peut aller jusqu'à 12,5% du total de ces enveloppes. Cette décision avait suscité l’ire de la commission Regi du Parlement européen ou des régions françaises qui s’en étaient émues dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, président en exercice du Conseil de l’Union européenne (voir notre article du 1er juin 2022). Initiative restée vaine. "La position la plus vraisemblable est un financement sur le budget national. Mais cela ne change pas le niveau d’ambitions de la France sur les réformes", confie une source bien informée. Les crédits de la FRR doivent en effet être mis au service des transitions écologique et numérique, de la stabilité économique et de l'équité sociale.