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Croissance - PIB régionaux : retour proche du niveau d'avant-crise sauf pour trois régions

Dans la majorité des régions, le produit intérieur brut (PIB) est presque revenu à son niveau d'avant-crise, d'après une étude de l'Insee publiée le 11 juillet 2016. Mais trois régions n'ont pas cette chance et ressentent encore fortement les effets de la crise.

Trois régions n'ont pas encore retrouvé le niveau de PIB d'avant la crise de 2008. C'est ce qu'indique une étude de l'Insee sur les PIB de 1990 à 2013 publiée le 11 juillet 2016. Ainsi, contrairement à la majorité des autres régions françaises dont le PIB est en 2013 proche de son niveau d'avant-crise, les régions Bourgogne-Franche-Comté, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Nord-Pas-de-Calais-Picardie n'ont pas retrouvé leur niveau de PIB de 2008. Sur la période 2008-2013, leur PIB a ainsi diminué de -1,1% pour la Bourgogne-Franche-Comté, -0,8% pour l'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et de -0,4% pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Sur la même période, outre le PIB de la Normandie qui chute légèrement (-0,1%), le PIB de toutes les autres régions est en augmentation, de +0,8% par exemple pour le Languedoc-Roussillon, et même de +1% pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les PIB de Mayotte et de la Guyane, qui sont parmi les moins élevés sur cette période mais qui avaient déjà évolué de manière dynamique entre 2000 et 2008, ont augmenté de manière significative entre 2008 et 2013 : +4,2% pour Mayotte et +3,7% pour la Guyane. Même chose pour la Corse, dont le PIB a augmenté de 2% sur cette période.

Un trio gagnant identique en 1990 et en 2013

"En 2013, les PIB régionaux par habitant se situent à des niveaux très différents, souligne l'Insee, de 8.000 euros à Mayotte à 53.600 euros en Ile-de-France." Ainsi, en tête de liste apparaissent les régions Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes (30.988 euros par habitant), Provence-Alpes-Côte d'Azur (30.694 euros). Un trio gagnant qui faisait déjà partie du peloton de tête en 1990 avec des PIB respectifs de 28.072, 18.093 et 17.021 euros par habitant. En 2013, les PIB par habitant les plus bas se trouvent en région Bourgogne-Franche-Comté (25.491 euros), Nord-Pas-de-Calais (25.228 euros), Martinique (22.687  euros) , Guadeloupe (20.427), La Réunion ( 20.198), Guyane (16.210), et Mayotte (8.047). La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie était déjà en queue de peloton en 1990 juste devant la Corse et après la Bretagne. Pour la Bourgogne-France-Comté, il s'agit d'un saut de quatre places vers le bas entre 1990 et 2013. Un décrochage régional qui a commencé entre 2000 et 2008 et qui s'est accentué avec la crise économique de 2008.

Des différences dues aux taux d'activité et aux secteurs d'activités

D'après l'étude, les taux d'activité et la présence de secteur d'activités à forte productivité du travail (richesse produite par le travail) expliquent ces différences régionales. Ainsi, en Ile-de-France, le PIB par emploi est très supérieur à la moyenne française, avec des secteurs à productivité apparente du travail élevée (finances, information, communication). Le niveau de rémunération des salariés en Ile-de-France explique aussi les différences avec les autres régions. Au-delà du cas particulier de l'Ile-de-France, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur ont un PIB par emploi supérieur à la moyenne de province. Des niveaux qui s'expliquent pour la première par l'industrie qui reste dynamique et un poids important des activités de services aux entreprises et de recherche, et par les activités de transport et d'entreposage pour la seconde. "A l'opposé, le PIB par emploi en Bretagne est le plus faible en métropole, détaille l'Insee, les industries agroalimentaires et l'agriculture sont fortement représentées dans cette région. Dans ces secteurs d'activités, la production apparente du travail est relativement faible."

Auparavant, durant la décennie de 1990, "la croissance a été soutenue dans l'ensemble des régions françaises", indique l'étude, avec un PIB en augmentation de 2% par an, de 1,6% à 2,6% selon les régions. Les régions les plus dynamiques étaient déjà celles de la façade atlantique et du pourtour méditerranéen.