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Perturbateurs endocriniens : une charte séduit les collectivités

Rodée grâce à des collectivités pionnières, la charte Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens commence à bien s'ancrer localement. 

Lancée fin 2017 par le Réseau Environnement Santé (RES), une association fondée par l'écotoxicologue et lanceur d'alerte André Cicolella, qui s'apprête à fêter ses dix ans, elle n'est pas un outil isolé mais s'inscrit dans une dynamique de réduction de l'exposition de la population et de l'environnement à ces substances chimiques. La consultation publique sur la deuxième stratégie en la matière (2019-2022) vient d'ailleurs de s'achever. Et un plan d'action gouvernemental est attendu au printemps prochain. 
La charte devance ces engagements. La première ville à l'avoir adoptée, Paris dès la fin 2017, a banni dans ses crèches les biberons contenant du bisphénol A. Strasbourg a suivi en remplaçant dans la restauration scolaire les barquettes plastiques par l'inox et en en co-construisant sa charte avec des ateliers citoyens.

Si le levier des achats publics a été vite identifié, la difficulté pour l'association reste d'inciter des services à agir au sein des collectivités : "Vu l'ampleur de l'enjeu, il faut cibler, trouver avec eux un angle d'attaque, une porte d'entrée. Cela fonctionne particulièrement bien avec les services petite enfance et de PMI (protection maternelle et infantile)", explique David Feltz, chargé de mission pour l'association. Autre ville en avance, Limoges où les maternités s'emparent de l'enjeu. Action ciblée, cadrage global, l'intérêt d'une charte est d'enclencher une politique d’ensemble sur ces toxiques et ne plus se contenter de gérer substance par substance. 

Un sursaut fin 2018

C'est fin 2018 qu'un événement réunissant la poignée de collectivités déjà signataires a généré un effet boule de neige. Depuis, le flot de signatures ne tarit pas. Une trentaine l'ont adopté, dernièrement Azay-le-Brûlé (Deux-Sèvres), Villepreux (Yvelines), Lieusaint (Seine-et-Marne), Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), etc. Les prochaines signatures  : Toulouse le 8 mars puis la région Île-de-France le 20 mars (voir sa délibération en novembre dernier). Cette région entend demander aux collectivités sollicitant des aides "pour la création ou la requalification d’équipements scolaires, sportifs ou dédiés à la petite enfance" d’adopter à leur tour cette charte. L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine se sont aussi engagées à la signer. RES réfléchit à des plateformes pour mieux coordonner ces actions en région. Côté formation, trois webinaires sont en préparation avec le CNFPT. "Nous commençons aussi à agir au niveau européen en travaillant avec la coalition EDC-Free Europe", conclut David Feltz.

 

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