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Environnement - Pertes d'énergie : 500 milliards d'euros évaporés en Europe

L'équivalent de 500 milliards d'euros, c'est ce que représente la chaleur émise mais non utilisée par les centrales électriques, serveurs informatiques, centres de traitement des déchets et d'eaux usées et industries en Europe, selon une étude dévoilée ce 17 avril par l'association Via sèva, qui réunit des gestionnaires de réseaux de chauffage et de climatisation, des collectivités territoriales, des organismes publics, des industriels, des équipementiers, des conseils en urbansime et en architecture et des associations d'usagers.
Soutenue par la Commission européenne, l'étude a été menée dans quatorze pays,  dont la France, par l'association internationale des réseaux de chaleur et de froid Euroheat & Power. "Les pertes de chaleur en 2008 ont été approximativement de 6,7 milliards de barils de pétrole, estime-t-elle. Au prix de 75 euros le baril, cette donnée correspond à une valeur totale de 502,5 milliards d'euros pour 500 millions de citoyens de l'Union européenne, soit 1.000 euros par personne."
"L'analyse du bilan énergétique européen réalisée lors de cette étude démontre qu'un gisement de chaleur équivalent à plus de la moitié de l'énergie primaire disponible en Europe est aujourd'hui inutilisé", précise Via sèva. Cette "chaleur de récupération, [...] inévitablement produite par les procédés industriels [est] tout à fait exploitable en l'état", souligne l'association dans un communiqué. Selon elle, "ce constat pourrait bien devenir un réel enjeu des futures politiques européennes d'investissement énergétique". D'autant plus que d'après l'Agence européenne de l'énergie, 37% de l'énergie utilisée sert au chauffage tandis que seuls 21% sont dédiés à l'usage électrique.  
Les réseaux de chaleur et de froid apparaissent comme "la solution pour éviter ce gaspillage", fait valoir Via sèva. "A l'échelle d'un quartier, voire d'une ville, il s'agit du seul mode de chauffage ou de climatisation qui puisse utiliser à grande échelle la récupération des énergies disponibles pour les citadins européens, qu'ils soient chez eux ou sur leur lieu de travail", insiste-t-elle. Autre avantage mis en avant : il "valorise déjà les énergies locales et renouvelables, notamment au travers de l'utilisation de la biomasse et de la géothermie, et développe le solaire thermique".
En France, le nombre de réseaux de chaleur a augmenté de 17% depuis 2005. La chaleur acheminée par les quelque 450 réseaux existants provient d'abord du gaz (44%) mais la part d'énergies renouvelables et de récupération (31%) est en progression et l'objectif est d'atteindre les 50% d'ici 2020. Mais pour le moment, l'Hexagone apparaît comme bon dernier de la classe européenne. Ses réseaux chauffent seulement 6% de la population alors que la moyenne européenne se situe à plus de 30%, avec des pays comme le Danemark, la République tchèque ou l'Islande qui dépassent 50%.

 

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