Périmètres de sécurité des JO : Laurent Nunez tente de rassurer sur l'utilisation d'un "QR code"

"Nous avons prévu énormément de dérogations à cette interdiction de circulation", a voulu rassurer le préfet de police Laurent Nunez, jeudi, devant la commission des Lois du Sénat, au lendemain de la présentation des périmètres de sécurité de Paris 2024. L'annonce d'une plateforme numérique et d'un QR Code pour pouvoir pénétrer dans les "périmètres rouges" (où les voitures seront interdites, sauf dérogation), a suscité un vif émoi. L'idée du QR Code est une facilité, s'est défendu le préfet de police, renvoyant à la concertation qui va s'ouvrir la semaine prochaine.

Après les réactions suscitées par la présentation mercredi des périmètres de sécurité de Paris 2024, le préfet de police Laurent Nunez s'est évertué à rassurer les sénateurs, lors de son audition, jeudi soir, devant la commission des Lois. Une audition déjà programmée dans le cadre d'une mission d'information sur la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques, mais qui a été rattrapée par l'annonce en particulier d'un "QR code" dans certaines zones. "Chacun a pris conscience de manière assez brutale de ce que cela voulait dire d'organiser des Jeux olympiques dans une ville. Le principe de réalité a fait qu'on a réalisé un certain nombre de choses", a souligné la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie (SER, Ile-de-France), rapporteure de la mission, se disant "un peu surprise par l'émoi provoqué".

Le préfet de police a tout d'abord cherché à minimiser l'impact de ces mesures qui, selon lui, ont déjà eu l'occasion d'être mises en œuvre, notamment lors de l'organisation du G7 à Biarritz en 2019 pendant lequel il fallait s'enregistrer sur une plateforme numérique pour pouvoir accéder au périmètre de sécurité. "Elles seront en outre beaucoup moins strictes que celles prises lors de l'état d'urgence sanitaire", a-t-il souligné.

Quatre types de périmètres

Quatre types de périmètres de sécurité vont être délimités pendant les durées de l'événement (soit du 26 juillet au 11 août pour les Jeux olympiques et du 29 août au 8 septembre pour les Jeux paralympiques) :

- les périmètres "organisateurs" mis en place aux abords immédiats des sites olympiques et paralympiques (Concorde, Trocadéro, tour Eiffel, Stade de France etc.). Seuls les personnes et véhicules dûment autorisés et accrédités par l’organisateur ou en possession de billets lors des épreuves, pourront accéder aux sites ;

- les périmètres de protection (ou Silt, du nom de la loi antiterroriste de 2017), en gris sur la carte de la préfecture de police, situés à proximité immédiate des sites et pour lesquels les forces de l'ordre pourront procéder à des contrôles, fouilles et palpations aux points d'entrée. Seuls les spectateurs munis de billets et les personnes accréditées par l’organisateur pourront y accéder ;

- les périmètres "interdiction de la circulation motorisée (périmètres "rouges"), où seuls les piétons et cyclistes pourront entrer, ainsi que les automobilistes autorisés, enregistrés sur une plateforme et qui, donc, pourraient avoir à présenter un QR Code ;

- les périmètres de réglementation de la circulation (en bleu) qui auront pour objectif de réduire les flux aux abords des périmètres rouges, en déviant en amont "la circulation de transit". Les forces de l'ordre pourront y effectuer des contrôles pour s'assurer que les automobilistes ne sont pas "en transit".

Concertation

Or c'est le dispositif mis en place pour les zones rouges qui suscitent le plus d'interrogations. Le préfet de police a dit n'avoir "rien inventé" et insisté sur le fait qu'elles ne concernaient que les circulations motorisées. Il s'appuie sur un arrêté du 2 mai 2011 relatif aux traitements automatisés de données à caractère personnel dénommés "fichiers des résidents des zones de sécurité" créés à l'occasion d'un événement majeur, validé à l'époque par la Cnil. Il s'agit bien "d'un événement majeur", a-t-il argué.

Ce sont des secteurs où la circulation des véhicules liés à l'organisation va être importante avec "énormément de flux de piétons", il s'agit d'un "périmètre de sécurité avec un risque important de voiture-bélier si on ne procédait pas à des contrôles", a-t-il ajouté. Pendant la Coupe du monde de rugby, de tels périmètres avaient été mis en place, a-t-il encore souligné. "Nous avons prévu énormément de dérogations à cette interdiction de circulation (…) parce que sur ces périmètres il y a des gens qui vivent, il y a des hôtels, des entreprises". Ces dérogations ont été listées dans un tableau mis en ligne.

Pour ce qui est de la plateforme "il nous a paru plus simple de faire en sorte que les personnes concernées puissent s'enregistrer sur une plateforme, avec délivrance d'un justificatif". "En général, les gens préfèrent quand même les QR codes parce que ça permet au contrôle de flasher et les gens passent…" Mais rien n'est arrêté a-t-il assuré, tout cela devant faire l'objet d'une concertation. "Les périmètres ne sont pas définitifs et les règles qui vont les régir ne sont pas définitivement arrêtées", a-t-il dit. La concertation va démarrer "la semaine prochaine" et va durer "jusqu'à la mi-janvier", il s'agira d'entendre ce qu'ont à nous dire les principaux acteurs des territoires, à commencer par les élus, mais aussi les grands acteurs économiques, les professionnels des transports et du bâtiment qui sont évidemment très inquiets par nos périmètres de circulation".

 

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