Paris 2024 : un rapport au Parlement précise les ajustements budgétaires

Un rapport du gouvernement au Parlement sur le budget d'organisation de Paris 2024 met en lumière les hausses de budget dans les secteurs des sites et infrastructures, des ressources humaines et de la sécurité. À l'inverse, les budgets consacrés à la culture et à l'engagement des territoires connaissent des baisses.

Un récent rapport du gouvernement au Parlement sur le budget du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) de Paris 2024, dont Localtis s'est procuré une copie, fournit des précisions sur les postes de dépenses impactés par les ajustements financiers successifs.

Le budget du Cojo intègre toutes les dépenses liées directement à la livraison de l'événement sportif : infrastructures sportives temporaires, aménagement et fonctionnement des sites, transport et restauration des personnes accréditées, ressources humaines, communication, organisation des évènements-tests, etc. Depuis sa création au début 2018, le Cojo a procédé à trois révisions budgétaires : en janvier 2019, il a présenté un budget identique à celui de la candidature (3,807 milliards d'euros) ; en décembre 2020, ce montant était porté à 3,977 milliards ; dans le dernier rapport du gouvernement, le budget s'établit désormais à 4,380 milliards.

Un budget en hausse de 15%

Par rapport à la candidature, la hausse du budget se monte donc à +15% et s'explique par différents facteurs : inflation, nouvelles exigences en matière de sécurité, ambition renforcée du projet (cérémonie d'ouverture sur la Seine qui a gonflé le budget de 33,6 millions d'euros), imprévus dans l'organisation d'un tel événement, révélation de la complexité du projet au fur et à mesure de sa mise en œuvre opérationnelle, etc.

À l'origine, la contribution du CIO (Comité international olympique) devait être de 1,846 milliards d'euros. En 2016, l'étude d'impact réalisée par le Centre de droit et d'économie du sport affirmait : "La contribution du CIO au budget du comité d'organisation local constitue à elle seule plus de la moitié de l'injection nette (54%)." Or le rapport du gouvernement fait état d'une contribution du CIO à hauteur de 750.000 euros auxquels il convient d'ajouter les 487 millions provenant des partenaires du CIO, soit un total de 1,287 milliard pour 28,2% du budget.

Toujours à propos des grandes masses du budget, on notera avec satisfaction que les objectifs de ressources propres au Cojo lors de la candidature (billetterie, hospitalités et partenariats nationaux) sont, avec 2,649 milliards d'euros de recettes, bien au-delà des 2 milliards escomptés initialement.

Quand les prix des sièges et des barrières flambent

Lors des différentes révisions budgétaires, certains postes de dépenses ont augmenté. Parallèlement, le Cojo a cherché à réaliser des économies sur d'autres postes. En cela, le rapport du gouvernement est un outil précieux d'analyse des différents ajustements réalisés.

Côté augmentations, on note d'abord une rallonge de 165 millions d'euros entre le budget de décembre 2021 et l'actuel pour la ligne "sites et infrastructures" correspondant aux coûts en études et travaux d'adaptation des sites existants et structures temporaires. Les raisons tiennent à une "connaissance du projet […] désormais fiabilisée permettant ainsi un meilleur chiffrage des installations", à une "forte évolution des prix" – les sièges de tribune s'achèteront "plutôt entre 250 et 300 euros" qu'entre 90 et 179 euros comme prévu initialement – ou encore à une hausse des coûts d'approvisionnement d'énergie électrique.

Les "services aux Jeux" voient leur budget augmenter de 113 millions. Ici, trois postes dominent. D'abord, la restauration, pour laquelle "le coût unitaire des repas est finalement bien supérieur au coût budgété initialement, compte tenu du niveau de service affiché par les parties prenantes". Ensuite, la sécurité, où l'on apprend qu'une mise à jour des prix à la suite du retour des appels d'offres a provoqué "une augmentation des prix unitaires jusqu'à tripler pour certains types de barrières". Enfin, la logistique, pour laquelle le rapport précise que "la stratégie autour de l'utilisation des entrepôts a évolué depuis 2020".

Baisse pour l'Olympiade culturelle

Le troisième poste budgétaire fortement impacté par les hausses sont les ressources humaines : +109 millions d'euros. Une hausse qui a essentiellement permis "aux directions de recruter les effectifs nécessaires à la livraison des Jeux et à l'ambition affichée par le projet".

Côté baisses, les lignes budgétaires les plus impactées ont été la planification, coordination et relation avec le CIO (-8 millions d'euros), la communication (-7,65 millions) et les relations internationales (-4,9 millions).

Dans une moindre mesure, on note que le budget de la culture, prévu pour subventionner des projets dans le cadre de l'Olympiade culturelle, a été diminué de 2,2 millions d'euros et s'élèvera finalement à 12,7 millions d'euros. La diminution est de même ordre pour le budget consacré à l'engagement, censé "transmettre la passion et l'émotion des Jeux de Paris 2024 en embarquant tout le territoire national". Ses crédits diminuent de 1,98 million, pour s'établir à 14,03 millions.

Les montants nécessaires à la mise à jour du budget du Cojo pour le porter à 4,380 milliards font l'objet de mesures dans le projet de loi de finances pour 2024 ainsi que dans le futur projet de loi de finances rectificative pour 2023.