Environnement - Parcs éoliens : l'Anses préconise de mieux informer les riverains et de contrôler le bruit
Dans un avis rendu public jeudi 30 mars, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande de "renforcer l'information des riverains" lors de l'installation de parcs éoliens et de "systématiser les contrôles des émissions sonores" avant et après leur mise en service. Elle préconise aussi un mesurage continu du bruit autour des parcs éoliens, à l’instar de ce qui se pratique dans le domaine aéroportuaire.
Dans son avis du 30 mars consacré à l'évaluation des "effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens", l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) estime que les connaissances actuelles ne justifient ni de modifier les valeurs limites d'exposition au bruit existantes, ni d’étendre les fréquences sonores actuellement considérées dans la réglementation concernant les infrasons et basses fréquences sonores. Les premiers sont des bruits inférieurs à 20 Hz, les secondes des bruits de 20 Hz à 200 Hz.
Pas de prise en compte dans la réglementation
La réglementation impose que les éoliennes, qui relèvent du régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), soient implantées à 500 mètres au minimum de toute habitation, sans que les basses fréquences sonores et les infrasons ne soient spécifiquement pris en compte. "Le développement des éoliennes comme source d'énergie renouvelable et des plaintes de riverains" avaient cependant conduit le ministère de l'Environnement à saisir l'Anses sur les effets sanitaires potentiels des basses fréquences et des infrasons dus aux parcs éoliens, a rappelé l'agence dans un communiqué.
Ces effets potentiels "n'ont fait l'objet que de peu d'études scientifiques" et "l'ensemble des données expérimentales et épidémiologiques aujourd'hui disponibles ne met pas en évidence d'effets sanitaires liés à l'exposition au bruit des éoliennes autres que la gêne liée au bruit audible", ajoute-t-elle.
Poursuivre les recherches
L'Anses recommande toutefois de poursuivre les recherches sur les relations entre santé et exposition aux basses fréquences sonores et infrasons, au vu des connaissances récemment acquises chez l'animal. Elle préconise aussi d'étudier la faisabilité d'une étude épidémiologique visant à observer l'état de santé des riverains de parcs éoliens. Elle appelle à renforcer l’information de ces derniers lors de l’implantation des parcs, notamment en transmettant aux riverains concernés des éléments d’information sur les projets avant enquête publique et en facilitant la participation à ces enquêtes. Elle préconise aussi de systématiser les contrôles des émissions sonores des éoliennes avant et après leur mise en service et de mettre en place "des systèmes de mesurage en continu du bruit autour des parcs éoliens, en s'appuyant par exemple sur l'expérience acquise dans le milieu aéroportuaire".
L’Agence rappelle par ailleurs que la réglementation actuelle prévoit que la distance d’une éolienne à la première habitation soit évaluée "au cas par cas, en tenant compte des spécificités des parcs". "Cette distance, au minimum de 500 m, peut être étendue à l’issue de la réalisation de l’étude d’impact, afin de respecter les valeurs limites d’exposition au bruit", souligne-t-elle.