Navires de croisière : Bordeaux signe une charte des "bonnes pratiques environnementales"
La ville, la métropole, les pilotes et le port de Bordeaux ont signé ce 9 décembre une "charte de bonnes pratiques environnementales" pour les navires de croisière, de plus en plus nombreux à faire escale au bord de la Garonne.
La "charte de bonnes pratiques environnementales" pour les navires de croisière signée ce 9 décembre entre la ville, la métropole, les pilotes et le port de Bordeaux vise à la fois à préserver l'estuaire de la Gironde et son écosystème et la Garonne en cœur de ville. Elle demande notamment aux compagnies maritimes d'utiliser du carburant à 0,1% de soufre dès l'entrée de la zone de pilotage obligatoire dans l'estuaire de la Gironde, et pas seulement durant la durée de l'escale comme l'exige la réglementation actuelle. La charte prévoit également une réduction de la vitesse des navires pendant le "chenalage" dans l'estuaire, dont l'entrée est à plus de 50 km du port de Bordeaux.
Cette charte veut rendre l'activité "plus écologiquement responsable", a expliqué le maire de Bordeaux, Nicolas Florian. Pour Jean-Frédéric Laurent, président du directoire de Bordeaux Port Atlantique, "les opérateurs de croisière sont désormais obligés de faire leur mue". "Nous ne les ferons pas venir à n'importe quel prix", a-t-il prévenu. Ces mesures n'ont toutefois pas vocation à réduire la voilure en termes de trafic de paquebots même s'il y a "un niveau d'acceptabilité à ne pas dépasser", a assuré le maire Nicolas Florian.
"Contexte particulier" de Bordeaux
Bordeaux a accueilli cette année 43 navires de croisières en escale (croisières fluviales et maritimes confondues), pour un total de 26.100 passagers, soit une moyenne d'environ 600 personnes par navire. "Rien à voir avec les 2,6 millions de passagers de Barcelone, ou le 1,5 million de Marseille", a souligné Stephan Delaux l'adjoint au maire chargé du tourisme et de la vie fluviale, qui a toutefois évoqué le "contexte particulier" de Bordeaux : des quais situés en plein centre-ville, à proximité d'habitations et le long d'un espace public réservé aux circulations douces. Avec des problématiques possibles de pollution sonore ou visuelle, par exemple.
Certains Bordelais s'émeuvent ainsi de la présence fréquente de "villes flottantes", de "monstres marins" dans le coeur historique de la ville, et s'interrogent sur l'impact environnemental des plus gros navires. En septembre 2018, une étude de l'observatoire régional de l'air assurait que "les paquebots maritimes ne représentent pas la source majeure de pollution de l'air" et que "les concentrations mesurées (à Bordeaux) sont plus faibles que celles observées dans d'autres ports français comme Nice, Toulon ou Calais".
La ville de Cannes et la chambre de commerce et d'industrie Nice-Côte d'Azur ont elles aussi élaboré l'été dernier une charte imposant aux navires de croisière d'être moins polluants pour débarquer leurs passagers à compter de 2020 et début septembre, un plan "Escale zéro fumées" pour les ports de Méditerranée a été présenté à Marseille en présence de la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne.