Palmarès 2023 des villes vertes : Angers toujours en tête, Strasbourg se hisse directement à la 3e place

La 4e édition du Palmarès de l’Observatoire des villes vertes créé par l’Unep – Les Entreprises du Paysage – et Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, place une nouvelle fois Angers en tête du classement. Rennes, qui gagne 5 places par rapport à 2020, occupe la deuxième marche du podium tandis que Strasbourg fait une entrée remarquée dans ce palmarès en se hissant directement à la 3e place.

Angers, suivie de Rennes et de Strasbourg sont les trois villes les plus vertes de France selon le 4e palmarès créé par l’Unep – Les Entreprises du Paysage – et Hortis, les responsables d’espaces nature en ville qui a interrogé les 50 plus grandes villes du pays sur la place de la nature et du végétal dans leur espace urbain. Déjà numéro un en 2020, la ville du Maine-et-Loire garde une solide longueur d'avance, avec un tiers de sa surface totale dédiée aux espaces verts. Tout habitant dispose d'un espace paysager aménagé à moins de 500 mètres et pour 80% de la population à moins de 300 mètres.

Entrée remarquée de Strasbourg

Rennes a gagné 5 places au classement 2023 pour occuper la deuxième marche du podium. Près d'un quart (22%) de sa surface totale est dédiée aux espaces verts et 63% de sa voirie est arborée. Strasbourg fait une entrée remarquée dans le classement en se hissant directement à la 3e place. Impulsée par son Plan Canopée 2020-2026, sa politique de végétalisation vise à étendre la strate arborée dans la ville, à renouveler plus activement le patrimoine dépérissant et à faire évoluer les modes de gestion des arbres pour s’adapter aux nouvelles contraintes climatiques. L’objectif est de planter 10.000 arbres supplémentaires à horizon 2030. La ville met aussi à la disposition de ses habitants 1.050.000 m² d'espaces verts, gérés en zéro pesticide et en gestion différenciée, soit l'équivalent de 259 terrains de football de végétal.

Lyon arrive en 4e position des villes les plus vertes, gagnant une place au classement. La capitale des Gaules a initié depuis 2021 84 projets annuels de végétalisation de proximité. 27 vergers urbains ont aussi été réalisés depuis deux ans, soit un par an et par habitant, pour sensibiliser la population à la nature nourricière, mettant 4.500 enfants à contribution dans leur plantation. Un plan de reconquête des interstices urbains a aussi permis la création de 195 jardins de rue en deux ans.

Metz, qui perd deux rangs au classement, occupe la cinquième place et poursuit le renforcement de sa trame verte et bleue en s'appuyant sur des espaces de nature diversifiés (parcs publics, jardins, sentiers, vergers…). Elle prévoit aussi de planter 20.000 arbres adaptés aux futures conditions climatiques d'ici 2030 et met en place de nombreuses initiatives en faveur de la biodiversité (installation de plus de 200 nichoirs à oiseaux, formation des agents de terrains, etc.). Nantes et Caen sont respectivement 6e et 7e, et Amiens, 9e. Deux villes font une entrée remarquée au Palmarès : Reims, en 8e position, et Paris, à la 10e place. Au total, ce sont 7 régions sur 13 qui sont représentées dans le classement.

Hausse du budget dédié aux espaces verts par habitant

L’édition 2023 du Palmarès des villes vertes révèle que le budget dédié aux espaces verts par habitant a augmenté, passant de 76 euros en 2020 à 80 euros en 2023. La surface d’espaces verts quant à elle stagne, représentant 50 m² par habitant, contre 51 m² en 2020 (-1 m²).

Autre indicateur clé, en hausse cette fois : le nombre d’arbres pour 100 habitants, qui passe à 12, contre 11 en 2020. "La cadence promet de s’intensifier dans les années à venir, alors que les municipalités annoncent la plantation d’arbres dans le cadre des plans nature des villes", commentent les créateurs de l'Observatoire. C’est par exemple le cas de Paris qui a planté 25.000 arbres de novembre 2022 à mars 2023 tandis que certaines communes ont déjà mis en place des projets de plantations d’envergure, à l’instar de Nanterre, qui a pris l'engagement de planter 5.000 arbres dans la commune d’ici 2026, ou d'Angers, qui a un projet de plantation de 500 arbres dans l’aménagement du parc Saint-Serge.

Protection de la biodiversité et des ressources

La totalité des villes répondantes a en outre initié des actions en faveur de la protection de la biodiversité. A leur tête : Paris, Lyon et Rennes, championnes ex-aequo de la biodiversité dans les espaces verts. Parmi les initiatives les plus courantes, on note la préservation de la flore locale, l’accompagnement de l’acceptation par les citoyens de la végétation spontanée, la montée en compétence des collaborateurs sur ces sujets ou encore la création ou le renforcement de "continuités écologiques", relève les concepteurs de l'Observatoire.

D’autres projets de protection des ressources sont en cours de mise en œuvre, tels que la rédaction de chartes de la biodiversité communale, ou la mise en œuvre de techniques alternatives de gestion des eaux pluviales. L’entretien des espaces verts privilégiant des techniques humaines ou mécaniques, et favorisant le zéro phyto, est également de plus en plus répandu. Sur cette question, les villes qui se démarquent particulièrement sont Toulon, Saint-Etienne et Nanterre.

Implication des citoyens dans la végétalisation

Enfin, une tendance se confirme : la multiplication des incitations à végétaliser, avec des citoyens de plus en plus impliqués dans la végétalisation de leur ville. Lyon, Rennes et Angers, toutes les trois ex-aequo dans cette catégorie, sont les plus exemplaires sur ce sujet, selon l'Observatoire. Les villes à l’image de Metz vont un cran plus loin en incitant les citoyens à végétaliser leurs espaces privés. Avec le programme "Je fleuris ma rue", les Messins ont accès à un accompagnement à la végétalisation de leurs façades d’immeubles.

Parmi les initiatives les plus populaires, on retrouve le permis de végétaliser, visant à végétaliser les trottoirs, les façades et les toits, comme à Nîmes par exemple. A Nancy, la ville a subventionné 86 projets de jardins de fissures, de jardins passe-muraille ou de jardins bouche-fissures. Sur cette thématique et alors que plus d’une ville interrogée sur 2 (53%) propose des permis de débitumer, d’autres municipalités, comme Grenoble, proposent même un accompagnement dans ces projets, à travers des conseils en végétalisation auprès de tous les acteurs privés, ou encore des dons d’arbres. La ville d’Angers propose, quant à elle, un bon de 50 euros pour l’achat d’un arbre, pour aider à lutter contre le changement climatique, participer à la canopée urbaine et améliorer ainsi le cadre de vie.