Stratégie nationale de la PAC : l’heure est à la consultation... pas au consensus
Le ministre de l’Agriculture et le président de Régions de France, Renaud Muselier, ont présenté mercredi 5 février, lors d’une réunion en formation élargie du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire (CSO), les travaux qu’ils ont conduits pour finaliser le document de diagnostic préalable à l’élaboration du futur plan stratégique national relatif à la politique agricole commune (PAC) – déclinaison nationale de la nouvelle PAC 2021-2027. Ce document, dont une première version avait été présentée le 10 octobre dernier, décrit l’état des secteurs agricole, agroalimentaire et forestier et les besoins identifiés en matière d'accompagnement de la PAC.
Lors de la réunion, le ministre a recueilli l’avis des différentes parties prenantes : acteurs du monde agricole et forestier, entreprises agroalimentaires, représentants de la société civile, salariés du secteur… Sans surprise, le diagnostic n’a pas fait l’unanimité. Ainsi la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) a-t-elle déploré qu’il "ne place pas les études menées en 2016 sur l’agriculture biologique au centre de son travail et valorise des systèmes pour lesquels l’impact positif sur la transition écologique et sociale n’a jamais été démontrée" ou fasse "l’impasse sur les dysfonctionnements des cinq dernières années en matière d’aides bio", visant "des approximations de l’administration qui sont imputées aux paysans" et qui contraignent ces derniers "à payer des pénalités pour non-respect de règles incompréhensibles et fixées a posteriori".
Le grand public est désormais également invité à apporter sa contribution, notamment dans le cadre d’un débat organisé par la Commission nationale du débat public qui sera lancé le 23 février prochain, à l’occasion du salon international de l’agriculture.
Une nouvelle phase de concertation s’ouvrira ensuite fin mars, au cours de laquelle devront cette fois être fixées les priorités d’actions, les différentes mesures et leurs modalités de mise en œuvre, notamment d’allocations financières, du nouveau plan.
Le ministre a confirmé qu’il entendait transmettre ce dernier à la Commission européenne début 2021.
Reste que dans ce domaine comme dans bien d’autres, le sort de la PAC reste tributaire des négociations sur le cadre financier pluriannuel, qui s’éternisent. Ce qui fait dire à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) que "la prochaine PAC ne pourra pas être mise en œuvre avant 2022, et plus probablement 2023".