Orléans Métropole veut remettre en production des friches agricoles (45)
Orléans Métropole vise la remise en production des friches agricoles périphériques pour développer une agriculture locale en circuits courts. Une ambition qui nécessite de mener, notamment avec la chambre d'agriculture, un faisceau d'actions convergentes. Au programme par exemple : un diagnostic du potentiel agricole des terres et l'accompagnement de porteurs de projets.
L’agglomération orléanaise (22 communes, 282.000 habitants) est le premier bassin horticole et pépiniériste de la région Centre-Val de Loire. Un tiers de son territoire est classé en terres agricoles, soit 11.000 hectares de surface agricole utile pour seulement 232 exploitations encore en activité. Soucieuse de maîtriser l’étalement urbain, Orléans Métropole développe une démarche pour préserver et dynamiser le foncier agricole, en partenariat avec la chambre d'agriculture du Loiret, dans le cadre d’une charte agricole 2012-2017 (voir encadré).
Orléans Métropole développe une compétence agriculture
"Les incidences de l'agriculture sur le territoire sont importantes. Or, en périphérie des villes, la pression foncière est forte, explique le vice-président en charge de l'agriculture urbaine et péri-urbaine à Orléans Métropole, Laurent Baude. De nombreux propriétaires bloquent le foncier dans l'attente du passage en constructible, rendant difficiles les installations et le développement d’exploitations agricoles." C'est pourquoi Orléans Métropole développe une compétence agriculture en interne, qu’elle a rattachée à son service développement économique. Un poste de chargée de mission agriculture est cofinancé par la collectivité et la chambre d'agriculture du Loiret.
3.172 hectares en friches repéré par un diagnostic
En 2011, la collectivité finance à hauteur de 15.000 € un diagnostic agricole sur les 22 communes du territoire. L'étude réalisée par la chambre d'agriculture du Loiret repère 3.172 hectares en friches – herbacées, arborées ou intermédiaires –, soit 10 % de l'agglomération. Parmi elles, 1.100 hectares pourraient faire l'objet d'une nouvelle mise en culture.
Système de notation pour évaluer les possibilités de remise en production
D'avril à septembre 2017, l'intérêt agricole ou écologique de ces friches est passé au crible. Elles sont d’abord qualifiées selon quatre types de cultures : maraîchage, arboriculture, grandes cultures et hors-sol. Puis, pour définir les niveaux de facilité de remise en production agricole, elles sont évaluées selon un système de notation via une liste de critères établis par la chambre d'agriculture : accessibilité, voisinage, possibilité de construire des bâtiments agricoles ou d'habitation, accès à l'eau, pollution, nombre de propriétaires, potentiel agronomique, présence de fourrage, superficie ou encore des structures alentours. Par la suite, les données sont croisées : travail cartographique, passage d'un drone, visite de terrain et rencontres avec les services municipaux.
Sensibilisation/animation auprès des propriétaires de friches
Toujours en lien avec la chambre d’agriculture, le chargé de mission agriculture de la métropole mène un travail d’animation auprès des propriétaires de friches pour encourager le défrichage et la remise en bail de ces terres. L’objectif final est de permettre l’installation et le développement d’exploitations agricoles sur le territoire.
Terr’O : une couveuse agricole dans des exploitations en activité
Parallèlement, Orléans Métropole créé une association multipartenariale visant à accompagner l’installation de jeunes agriculteurs ne disposant pas de terre tout en favorisant le renouvellement des actifs agricoles sans successeur. Cette association - Terr'O - (liste des partenaires en encadré) est chargée de piloter une couveuse agricole, dont l’originalité est son organisation ‘en archipel’. "Les porteurs de projets agricoles testent la faisabilité technique et économique de leur idée sur des espaces test qui se situent au sein d’exploitations agricoles en activité. L'agriculteur peut donc ainsi jouer le rôle de tuteur ou prêter du matériel", poursuit l'élu qui est aussi président de Terr'O. En 2018, trois maraîchers bio sont "couvés" grâce à ce dispositif. À terme, certaines friches agricoles pourront être mises à leur disposition. Le projet est d’élargir le spectre des activités agricoles à tester.
"Le maintien de notre agriculture en zone urbaine est aussi une réponse aux besoins des consommateurs qui demandent une production locale de qualité, conclut l'élu. Cette démarche contribue à la sécurité alimentaire du territoire."
Membres fondateurs de la couveuse agricole Terr'O
Orléans Métropole, chambre d’agriculture du Loiret, Mutualité sociale agricole, association Pour une économie solidaire (PES 45), Jeunes agriculteurs Centre-Val de Loire, école d’horticulture La Mouillère, Bio-Centre, CerFrance, Groupama.
Charte agricole pour une agriculture durable urbaine sur le territoire de l’agglomération orléanaise
La charte agricole de l'agglomération orléanaise, sur la période 2012 à 2017, met en évidence trois grands axes de développement : la pérennisation de l’activité́, la production et la commercialisation ainsi que la communication. Ils sont déclinés en 23 actions. Et en cours de nouveaux objectifs et de nouvelles actions pour 2018-2022.
Villes, agriculture et alimentation : expériences françaises
Une nouvelle publication de France urbaine, réalisée en partenariat avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Vivapolis et la Caisse des Dépôts.
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