Numériser les données du cimetière pour un meilleur service aux habitants (27)

« Nous avions besoin de distinguer les concessions abandonnées de celles qui ne le sont pas, que ce soit pour les concessions perpétuelles ou bien trentenaires. Il nous fallait également prendre des décisions relatives à la sécurité dans le cimetière : des tombes s’affaissent et un mur d’enceinte s’écroulait. C’est pourquoi nous avons lancé ce travail d’archivage des tombes », explique Valérie Bezard, maire de Doudeauville-en-Vexin dans l’Eure. Les archives papier remontant au début du XXe siècle, ont permis à deux conseillers municipaux et une habitante, généalogiste, de réaliser un état des lieux précis, avec reclassement par numéro et par date de chaque acte.

Préserver les archives papier

La numérisation de l’ensemble de ces documents répond à un besoin de gestion numérique et à un souci de conserver les archives papier le mieux possible. « Grâce au format dématérialisé, poursuit Valérie Bezard, nous pouvons consulter autant que nécessaire les informations disponibles tout en préservant les titres et les registres qui sont très abîmés. Ceux-ci témoignent de la vie du village et sont, en outre, des manuscrits de grande valeur, compte tenu de la qualité de l'écriture, de la date d'ouverture et de leur fragilité. » À terme, la mairie projette de confier ces documents aux archives départementales, qui disposent des conditions de conservation adéquates, notamment hygrométriques.

Sur le terrain, l’état des lieux permet d’identifier parmi les 154 titres de concessions, dont 146 tombes, celles qui sont perpétuelles ou trentenaires ainsi que celles qui sont fragilisées (manque de pierres, croix à terre…) et pour lesquelles les services des pompes funèbres ont demandé des travaux. Le cimetière compte en outre, un columbarium de 12 cases dont 6 sont occupées.

Afin de récupérer les espaces nécessaires aux familles, la municipalité s’appuie sur cet état des lieux pour lancer les procédures telles que prévues par la loi : constat d’abandon ou de péril ; recherche des personnes de la famille ; affichage de la « reprise de concession » sur la tombe, dans le cimetière et à la mairie. « Le délai pour reprendre la concession est de trois ans, précise Valérie Bezard, et nous sommes très attentifs à respecter la loi et les familles. Nous engageons toutes les recherches possibles et nous laissons aux familles le temps de se manifester. » Lorsque la décision de reprise est validée, vient le temps de l’enlèvement des matériaux, de l’exhumation des restes de corps avant leur réinhumation dans l’ossuaire, ou bien la crémation. Ensuite seulement, la municipalité peut proposer la revente de la concession.

Numériser le plan du cimetière

Poursuivant sa logique d’innovation pour un meilleur service à la population, l’équipe municipale de Doudeauville-en-Vexin envisage la suite, à savoir, la numérisation du plan du cimetière par drone ou scan. « À terme, le plan numérisé, couplé à un logiciel de traitement des données, ouvrira la possibilité d’accéder, en un clic sur la concession, à toutes les informations la concernant. » Bien entendu, les communes sont déjà largement sollicitées par de multiples entreprises qui proposent ce type de services et le coût reste un frein pour de nombreuses municipalités ; il faut compter entre 300 et 500 € par logiciel et 1 500 € environ pour la numérisation du plan d’un cimetière de la taille de celui de Doudeauville-en-Vexin. Émerge alors l’hypothèse d’une mutualisation au sein de la communauté de communes du Vexin normand, à condition que d’autres communes s’attachent à ce projet de mise en sécurisation et d’état des lieux de leur cimetière.

Outre la gestion des concessions qui devient indispensable pour offrir de nouvelles places, la commune souhaite mettre en place un aménagement paysager du cimetière. Celui-ci passe par la reconstruction du mur d’enceinte, la gestion des plantations, le nettoyage autour des tombes (l’interdiction d’utiliser les désherbants a allongé ce temps d’entretien), pour des allées propres et agréables. Une manière de respecter tout à la fois les habitants du village et la mémoire de ses défunts.