Nuances politiques aux législatives : de nouvelles petites retouches, sans mention de la Nupes
Une circulaire du 27 avril était venue rappeler, à l'approche des législatives, en quoi consiste le système du "nuançage" des candidats et fournir la liste des nuances retenues cette année (voir notre article). Une nouvelle version de cette circulaire, cette fois datée du 13 mai, a été mise en ligne le 17 mai. À première vue, elle ressemble à s'y méprendre à la première. À deux petites modifications près, que l'on trouve en annexe, dans la "grille des nuances".
Tout d'abord, les libellés "Extrême gauche" et "Extrême droite" sont devenus "Divers extrême gauche" et "Divers extrême droite" (ceci probablement par souci de cohérence avec les appellations "Divers gauche", "Divers centre" ou "Divers droite"…).
Ensuite, on ne compte plus que 18 libellés au lieu de 19. Le libellé "Modem" n'existe en effet plus en tant que tel, le Modem se retrouvant parmi les formations politiques composant la nuance "Ensemble ! (Majorité présidentielle)", venue remplacer le libellé "La République en marche". Derrière "Ensemble !", on trouve désormais Renaissance (nouveau nom de LREM), Horizons (Édouard Philippe) et - outre le Modem donc - Agir, Territoires de Progrès, etc.
En revanche, pas de changement pour La France insoumise, les Écologistes, le Parti socialiste et le Parti communiste : malgré la création de la coalition la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) le 1er mai en vue des législatives, les quatre formations politiques apparaissent toujours dans le tableau comme quatre nuances différentes.
D'aucun s'en sont offusqués. Dont Jean-Luc Mélenchon, qui a déclaré y voir a minima une façon de "minorer la percée" de la Nupes lors de l'annonce des résultats. Et qui prévoit même de saisir le Conseil d'État.
Contacté par Projet Arcadie, site d'information spécialisé sur le monde parlementaire, le ministère de l'Intérieur a apporté plusieurs justifications à ce choix. Dont le fait que les candidats de la Nupes ont été "investis de manière indépendante par les partis associés à cet accord", ce qui "tend à démontrer la volonté pour ces candidats de rester attachés à leur parti d’origine". "Ces partis se présentent par ailleurs de manière indépendante comme en attestent notamment les associations déclarées au titre de l’aide publique (voir arrêté du 10 mai 2022) et de la campagne audiovisuelle", poursuit le ministère, disant privilégier une "logique de lisibilité de l’offre politique" et relevant que Les Républicains et l'UDI apparaissent eux aussi sous deux nuances distinctes "malgré un accord entre ces deux partis politiques". L'Intérieur rappelle enfin une nouvelle fois le distinguo entre étiquette et nuance, cette dernière notion étant avant tout "un outil d’analyse électorale utilisé par l’administration".
On peut en tout cas penser qu'il ne sera théoriquement pas très compliqué d'additionner les scores de LFI, du pôle écologiste, du PS et du PC pour connaître celui de la Nupes - alors qu'une nuance unique aurait rendu difficile l'analyse des performances de chacune de ces formations.
Référence : instruction du 13 mai relative à l'attribution des nuances aux candidats aux élections législatives 2022, NOR : INTA2214249C |